mercredi 26 décembre 2012

La gastro de Noël



On a survécu à cette fin du monde annoncée avec fracas.
-          Quelle fin du monde ?
-         -  Tient, moi non plus, je n’ai rien vue !
Et puis, vient la nuit du vingt-trois au vingt-quatre décembre.  Là, pas génial ! Malade ! Je suis malade et mon homme aussi. C’est la première fois en quarante- six ans qu’on est malade ensemble.
C’est beau l’amour !
Cette veille de Noël, on est tous réunis pour faire la fête et voilà, nous, les hôtes sommes au lit. Non, pas pour la bagatelle mais à cause de la gastro.
La gastro, tout le monde connaît, donc je ne donnerai aucun détail. Mais pendant que nos chers petits, eux, sont là pour en profiter, nous les zombis,  on les regarde.
-          - Tu veux un peu de de bûche ?
-         -  Pas tout de suite !
-         -  Un morceau de chocolat, alors ?
-         -  Plus tard, merci !
-         -  Une coupe de champagne pour fêter Noël ?
-         -  Heu, non, ça ne passera pas, je t’assure !
Belle soirée les enfants ! C’est la joie ! Le moindre petit bout de nourriture ou la moindre goutte d’alcool passant devant nos yeux a le malheur de nous conduire illico dans une petite pièce appelée WC. Isolement total ! Heureusement ! Vu les bruits de tuyaux vidangeurs. On ne peut pas faire participer tout le monde à ce tableau.
Tu crois que le lendemain, une fois la vidange terminée, ça va aller mieux. Que nenni ! Cette cochonnerie continue. Mais énorme avantage, pendant que tous les autres, qui à force de bouffes vont prendre du poids, et bien, nous, on tient la ligne.
Bien fait pour vous et joyeux Noël !  

Anne Kitline

jeudi 20 décembre 2012

Vivre 600 ans !



La veille de la fin du monde, oui, c’est pour demain, selon l’interprétation du calendrier Maya, on nous annonce qu’une bestiole africaine vivrait l’équivalent de nos six cents ans, soit pour elle : trente ans, et ce, sans maladie aucune.
Tu lui injecte un cancer, elle le rejette. Tu lui donne, c’est un cadeau, Alzheimer, elle n’en veut pas.
C’est quoi ?  
Le râteau pnu ? Déjà, ce n’est pas un animal.
Le ratopnu ? Je n’ai pas compris !
Ah le rat-taupe-nu !  L’est vilain, hein !

Moi, je n’aimerais pas être un rat, c’est vilain, ça a des maladies et en laboratoire, on lui en refile d’autres.  Donc, ça ne vit pas vieux !
Une taupe ? Vie souterraine, noir absolu et elle est aveugle. Nous, prédateurs suprêmes, on la chasse, on la poursuit et on la tue. Ce n’est pas génial ! C’est pourtant mignon, une taupe, mais ça fait des trous.
« J’fais des trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous ». Zigouillée, la taupe !
Restent les nudistes. A poil sans poils. Z’aurez p’têt la chance de vivre vieux, mais six cents ans, je vous plaints !
J’allais oublier, cet animal ne vieillit pas. Alors, de quoi meurt-il ? L’ont pas dit, il meurt, c’est tout. C’est bête, hein, il clamse quand même. Comme nous, en vieux, si on y arrive.

Déjà qu’on a des difficultés pour payer les retraites aujourd’hui, je compatis pour les générations futures.
Et il faudra bosser plus longtemps. Ah non, je n’aimerais pas.
Et les repas de famille, z’y avez pensé ? On sera combien si chacun peut vivre six cents ans, reste fertile et fait des petits à ne plus savoir où les mettre ? On va tout confondre.
Et le mariage, pour le meilleur et pour le pire ? Avant, ils vivaient jusqu’à quarante, cinquante ans nos aïeux et donc, pouvaient se jurer fidélité. Mais toujours le même gars ou la même fille dans son lit, des siècles et des siècles, ah non, ça le fait pas.
-          T’as vu ta tronche, mémère ?
-          T’as vu ton bide, pépère ?
Ö les belles scènes de ménage !
-          Pas devant les enfants, je t’en prie !
-          T’inquiète, ils sont grands, ils ont plus de trois cents ans, ils connaissent !
Et puis, on va se retrouver avec une planète surpeuplée de vieux, de vieux de tout genre et même de vieux cons.
-          Ah non, je ne veux pas vivre ça, l’enfer, je vous dis, l’enfer !

Mais au fait, Abraham et tout le tintouin, dans la Bible, ils sont plus que centenaires. Peut être qu’ils connaissaient le rat-taupe-nu et qu’ils lui avaient piqué des gênes.
Moi, je croyais que juste, ils ne savaient pas compter !

Anne Kitline

lundi 17 décembre 2012

Le train



-    J’ai un problème, un problème de train !
-    T’as mal au dos ?
-    J’ai pas mal au dos, ce n’est pas ce train là !
-    Tu bosses pas à la SNCF, toi, t’es pilote !
-   Justement, mon train ne sort pas et pour atterrir, je dois avoir le train à l’air !
-    Eh bien, ils sont beaux dans l’aviation ! Le train à l’air !
-   Oui, et pour avoir le train à l’air, il faut se servir des boutons !
-     Tu as des boutons sur ton train ?
-     Franchement, tu n’as pas les pieds sur terre. C’est bien ce que je dis, pas les pieds sur terre, vu qu’on est dans les airs et qu’on n’a pas posé cet avion à cause du train !
-  Avec ton histoire de train, ce n’est sûrement pas le train-train ! Le train-train d’atterrissage ! Ah, ah, ah !
-     Tu es vraiment en train de te ficher de moi, fait attention à ton arrière-train !
-    Blague à part, vas-y à fond de train, sors le ce train et qu’on en finisse !
-    Du train où vont les choses, ce n’est pas pour tout de suite !
-      Allez, magne toi le train, je flippe !
-      Tu dérailles, garde ton sang froid !
-    Un train dérailles, mais un avion déraille, ce n’est pas commun.
-       Ça y est, il est sorti !
-       Bravo, il a le train à l’air !

Anne Kitline

samedi 1 décembre 2012

Dialogue de sourd

- Coucou, je t'ai envoyé un texto !
- Tôt, à quelle heure ?
-  Quoi, à quelle heure ?
- Ben oui, ton texte. Tu as dit tôt !
- Mais non, pas un texte tôt, un texto !
- Je ne comprends rien à ce que tu me dis !
- Mais Mamie, un texto, tu sais... Sur ton portable !
- Mon cartable ? Je n'ai plus de cartable !
- TON PORTABLE....
- Ah, mon portable ! Je ne peux pas répondre, je n'entends pas quand il sonne.
- Monte le son !
- Montesson ? Pourquoi tu me parles de Montesson ?
- Ce n'est pas possible de parler avec toi au téléphone !
- Tu es aphone, c'est pour ça que je ne te comprends pas !
- Mamie... Téléphone, pas aphone!
- Ah ne crie pas, je ne suis pas sourde. Donc, tu disais ?
- Je ne sais plus, j'ai perdu le fil !
- Qu'est-ce qui t'as rendu utile ?
- Ce n'est pas possible. Bon, Mamie, je passerai te voir !
- Tu es dans le noir, mon pauvre petit !
- J'irai te voir avec mon amie Elodie !
- Tu as mis ton âne au lit ? Tu as un âne maintenant ?
- Mamie, écoute !
- Il te dégoûte ? Qui, ton âne ?
- C'est n'importe quoi ! Bon, je t'embrasse !
- Tu t'en lasses ? Pauvre bête ! Quand tu me téléphones, je ne comprends rien à ce que tu me racontes. Tu sautes vraiment du coq à l'âne. Fais des bises à tout le monde, mon chéri !