Ô
rage, ô désespoir ! Le ciel devient noir. C’est la nuit en plein jour et
d’un coup, des striures d’éclairs illuminent l’horizon. Orage ! Au
désespoir des gens qui courent se mettre à l’abri, d’un abri côtier ou même
d’un abricotier, le déluge s’abat sur leurs têtes. Ils étaient à la plage et
trempaient dans l’eau et c’est l’eau du ciel qui les trempe. Belle revanche de
la nature.
Ah,
la température baisse, ça caille, ma tourterelle ! Le « son et
lumière » joue sa partition et s’éclate de bon cœur, s’en est
assourdissant à s’en boucher les oreilles. Là, il fait fort, celui qu’est
là-haut ! On n’avait pas prévenu. Pas prévenu que la grêle allait nous
tomber sur la tête. Ben la voilà qui cingle les vitres. Faut pas nous les
casser, hein ! Je parle des vitres et seulement des vitres. Flotte de
partout, grêlons qui roulent, flot qui descend de la colline comme un torrent.
C’est beau !
Zut,
les mômes sont dehors, juste le temps d’arriver à la porte et la pétarade les
salue avec fracas. Ils regardent ce spectacle sous l’auvent. Même pas une goutte de pluie, ni un
grêlon les a mouillé. Veinards ! Les gosses ont de la chance. Le boucan
reprend plus fort encore.
–
T’as débranché la box et les télés ?
Au
premier coup de semonce, a l’annonce de la cata à venir si on laisse le matos
raccordé au courant, tout saute. Et que ça saute ! Et que ça
re-saute ! Donc, on débranche. Fini, plus branchés !
Vingt
cinq minutes de gris, de vent, de grêle, de pluie et pfff, plus rien, le soleil
prend le relai et arrose de ses rayons la plage, la mer et la ville. Le temps
de dire ouf, et le sol est sec. Tiens, l’a pas plus ici ? Ben si, pareil
que chez toi ! Ah, moi, j’ai pas eu de grêle. Bizarre !
Le
lendemain de ce mini-cataclysme, c’est le jour que choisit mon fournisseur
d’accès internet pour mettre à ma disposition une nouvelle box. Chic, z’ont
enfin compris qu’il fallait faire quelque chose à cet engin qui merdouille
depuis plus d’un an.
Quelle
patience ! Ben oui, j’ai de la patience, mais pas sans limites !
Faudrait pas pousser mémère dans les orties, hein !
Faut
aller la chercher au magasin, à dix kilomètres. Ben voyons ! Coup de
voiture par un temps radieux où on serait mieux à la plage. Mais bon, quand
faut y aller, faut y aller ! Pas vrai ?
–
Y’a plus de box de disponible à cause de l’orage !
-
Ah vous exagérez, là, on est venue exprès, pi’ nous, c’est pas l’orage, on a
même reçu un sms pour dire que l’engin de torture était disponible !
Alors ?
-
Oui, mais y’en a pas, peut-être demain !
-
Demain c’est dimanche, m’étonnerai que vous soyez ouvert !
-
Alors lundi, on vous téléphonera !
-
Et merde ! Pas vrai ça !
Retour
case départ, maison, rebranchement de la chose qui dysfonctionne à qui mieux
mieux. C’est beau le progrès et le vingt et unième siècle ! Déçu, tu
restes avec ce truc qui saute, brouille l’écoute, fait des tableaux d’art moderne
en carrés multiples et couleurs de caléidoscope ! Ouais, ça me plait, le
pied !
Internet,
ADSL, télé, manquent de synchronisation ? Saint chronisation priez pour
moi, pauvre utilisateur et maintenant à l’heure de la communication, allez vous
faire voir chez les grecs !