samedi 26 juillet 2014

Ô rage, orage !

Ô rage, ô désespoir ! Le ciel devient noir. C’est la nuit en plein jour et d’un coup, des striures d’éclairs illuminent l’horizon. Orage ! Au désespoir des gens qui courent se mettre à l’abri, d’un abri côtier ou même d’un abricotier, le déluge s’abat sur leurs têtes. Ils étaient à la plage et trempaient dans l’eau et c’est l’eau du ciel qui les trempe. Belle revanche de la nature.
Ah, la température baisse, ça caille, ma tourterelle ! Le « son et lumière » joue sa partition et s’éclate de bon cœur, s’en est assourdissant à s’en boucher les oreilles. Là, il fait fort, celui qu’est là-haut ! On n’avait pas prévenu. Pas prévenu que la grêle allait nous tomber sur la tête. Ben la voilà qui cingle les vitres. Faut pas nous les casser, hein ! Je parle des vitres et seulement des vitres. Flotte de partout, grêlons qui roulent, flot qui descend de la colline comme un torrent. C’est beau !
Zut, les mômes sont dehors, juste le temps d’arriver à la porte et la pétarade les salue avec fracas. Ils regardent ce spectacle sous  l’auvent. Même pas une goutte de pluie, ni un grêlon les a mouillé. Veinards ! Les gosses ont de la chance. Le boucan reprend plus fort encore.
– T’as débranché la box et les télés ?
Au premier coup de semonce, a l’annonce de la cata à venir si on laisse le matos raccordé au courant, tout saute. Et que ça saute ! Et que ça re-saute ! Donc, on débranche. Fini, plus branchés !
Vingt cinq minutes de gris, de vent, de grêle, de pluie et pfff, plus rien, le soleil prend le relai et arrose de ses rayons la plage, la mer et la ville. Le temps de dire ouf, et le sol est sec. Tiens, l’a pas plus ici ? Ben si, pareil que chez toi ! Ah, moi, j’ai pas eu de grêle. Bizarre !

Le lendemain de ce mini-cataclysme, c’est le jour que choisit mon fournisseur d’accès internet pour mettre à ma disposition une nouvelle box. Chic, z’ont enfin compris qu’il fallait faire quelque chose à cet engin qui merdouille depuis plus d’un an.
Quelle patience ! Ben oui, j’ai de la patience, mais pas sans limites ! Faudrait pas pousser mémère dans les orties, hein !
Faut aller la chercher au magasin, à dix kilomètres. Ben voyons ! Coup de voiture par un temps radieux où on serait mieux à la plage. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller ! Pas vrai ?
– Y’a plus de box de disponible à cause de l’orage !
- Ah vous exagérez, là, on est venue exprès, pi’ nous, c’est pas l’orage, on a même reçu un sms pour dire que l’engin de torture était disponible ! Alors ?
- Oui, mais y’en a pas, peut-être demain !
- Demain c’est dimanche, m’étonnerai que vous soyez ouvert !
- Alors lundi, on vous téléphonera !
- Et merde ! Pas vrai ça !

Retour case départ, maison, rebranchement de la chose qui dysfonctionne à qui mieux mieux. C’est beau le progrès et le vingt et unième siècle ! Déçu, tu restes avec ce truc qui saute, brouille l’écoute, fait des tableaux d’art moderne en carrés multiples et couleurs de caléidoscope ! Ouais, ça me plait, le pied !

Internet, ADSL, télé, manquent de synchronisation ? Saint chronisation priez pour moi, pauvre utilisateur et maintenant à l’heure de la communication, allez vous faire voir chez les grecs !

lundi 14 juillet 2014

Le cri des animaux

Ce texte n'est pas de moi, mais je pense qu'il faut le faire connaître, aussi, je vous le propose. Bonne lecture !
"Tu le sais, bien sûr, depuis longtemps, le coq chante, cocorico, la poule caquète, le chien aboie quand le cheval hennit et que beugle le bœuf et meugle la vache, l'hirondelle gazouille, la colombe roucoule et le pinson ramage.


Les moineaux piaillent, le faisan et l'oie criaillent quand le dindon glousse.   La grenouille coasse mais le corbeau croasse et la pie jacasse.    Et le chat comme le tigre miaule, l'éléphant barrit, l'âne braie, mais le cerf rait.  Le mouton bêle évidemment et bourdonne l'abeille.   La biche brame quand le loup hurle. Tu sais, bien sûr, tous ces cris-là mais sais-tu ? Sais-tu ? Que le canard nasille – les canards nasillardent ! Que le bouc ou la chèvre chevrote, Que le hibou hulule mais que la chouette, elle, chuinte.   Que le paon braille, que l'aigle trompète.

Sais-tu ? Que si la tourterelle roucoule, le ramier caracoule et que la bécasse croule que la perdrix cacabe, que la cigogne craquète et que si le corbeau croasse, la corneille corbine et que le lapin glapit quand le lièvre vagit. Tu sais tout cela ? Bien. Mais sais-tu, sais-tu ? Que l'alouette grisole, Tu ne le savais pas.
Et peut-être ne sais-tu pas davantage que le pivert picasse. C'est excusable ! Ou que le sanglier grommelle, que le chameau blatère et que c'est à cause du chameau que l'on déblatère ! Tu ne sais pas non plus peut-être que la huppe pupule Et je ne sais pas non plus si on l'appelle en Limousin la pépue parce qu'elle pupule ou parce qu'elle fait son nid avec de la chose qui pue.


Qu'importe ! Mais c'est joli : la huppe pupule ! Et encore sais-tu ? Sais-tu que la souris, la petite souris grise, devine ! La petite souris grise chicote. Avoue qu'il serait dommage d'ignorer que la souris chicote et plus dommage encore de ne pas savoir, de ne pas savoir que le geai, que le geai cajole ! Sais-tu que la mésange zinzinule! Comme la fauvette d'ailleurs."

"L'Albine" de Fernand Dupuy chez "Fayard

Faire suivre sinon nous oublierons cette belle langue dont nous ne savons plus grand chose.