Il était une fois… Non, ça c’est
nul. Ce n’est pas un conte de fées.
Donc, par un matin froid, gris,
pluvieux de novembre, un matin parisien, si vous voyez ce que je veux dire,
j’étais dans le métro. Même pas huit heures du matin et déjà beaucoup de monde.
Connaissez-vous la devise de la
R.A.T.P. ?
Plus près les uns des autres.
Et cette devise est largement
appliquée.
Imaginez, la chaleur humaine, les
parfums qui se mêlent aux odeurs de transpiration. Si, si, à huit heures du
matin, ça le fait et ça pue. Bon, passons !
A la station Montparnasse, monte
un employé de la dite société, nommée plus haut, avec son balai à la main et
qui s’installe dans le carré proche de la barre centrale.
Pour l’instant, rien d’étonnant.
Les gens vont travailler, c’est la ville, c’est normal.
Dans cette rame, certains lisent,
d’autres sont encore plein de sommeil et chacun est dans son monde.
Trois stations plus loin, montent
deux filles en grande discussion et elles aussi se mettent dans le carré et s’accrochent
au balai de notre employé, comme si c’était effectivement la barre centrale.
Hormis le balayeur, point de
réaction dans le lot de passagers.
A l’approche de Châtelet, l’agent
de la R.A.T.P.,
s’apprête à descendre, et gentiment, donne des secousses à son balai.
Nos deux commères, toujours en
pleine discussion, ne font pas plus attention à lui que s’il était invisible,
tellement elles sont dans leur univers.
Et d’un coup, l’employé tire plus
fort son manche pour descendre car les portes du métro vont bientôt s’ouvrir.
Les deux filles, yeux rond
d’étonnement et bouche ouverte se retournent et se rendent compte qu’elles
avaient en main le manche à balai.
L’employé leur dit :
-
« Excusez-moi, mesdames, je descends ici.
Le pauvre homme est rouge comme
une tomate et enfin, sort du wagon ainsi que d’autres voyageurs.
Quand je vous dis que les gens,
ou plutôt nos parisiens, absorbés dans leurs pensées, leur travail ou autre, et
les sujets sont nombreux, ont à peine ébauché un sourire devant une telle
situation qui à mes yeux semblait très cocasse. Et bien, pas à eux. Il leur en
faut plus, ou ils ont perdu le sens de l’humour, je ne sais pas.
Mais moi, ça m’a bien fait rire
et mis de bonne humeur. Quoique je l’étais déjà, de bonne humeur.
Vive la vie parisienne…
Anne Kitline
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