vendredi 21 février 2014

J'accuse... mon âge - F

J’accuse !
Pas un « j’accuse » comme Zola, je n’ai pas son talent.
Non, j’accuse le coup, un coup fumant. En premier lieu, j’accuse mon âge. Je l’accuse de me changer d’apparence, de me créer des rides. Oh le vilain ! 
Ceci dit, je constate, que comme le bon vin, je m’affine en vieillissant. Non, ce n’est pas une blague. C’est-à-dire, que ma peau devient de plus en plus fine, fait des petits plis, des grands plis et que je suis comme ces chiens qui ont le contenant plus grand que le contenu et dont la peau fait d’énormes plis et replis, qu’elle pendouille ou –bourrelette. L’extérieur s’agrandit et l’intérieur rapetisse, se -démuscle, s’adjoint de multiples trucs indésirables.

Tu trouves que le tableau est moche ? Je te l’accorde ! Depuis x décennies, l’emballage s’est modifié et ne correspond plus du tout à ce qu’il était dans la première moitié du vingtième siècle. 
Déjà ? Comme le temps passe… mes aïeux ! Il fut un jour où je chantais : tu me tiens par la barbichette et que faute d’en avoir, de la barbichette, je me tenais le menton. Aujourd’hui, je me tiens le double menton. Je n’ose pas te décrire le reste de mon corps. Ce serait déplorable comme lecture et te ficherait le moral en bas des chaussettes.

Donc, je te disais : j’accuse ! J’accuse le temps qui fait que j’accuse mon âge et pour le coup, j’accuse tout. Le cou, parlons-en ! Si je secoue ce cou, ça craque, ça grince et ça ne tourne plus. C’est devenu un cou fixe alors qu’avant, c’était un cou variable. Je pouvais l’allonger, le tasser, le faire aller à droite, puis à gauche. Figure-toi qu’il faisait de belles figures avec souplesse. J’en étais fière pour le coup de ce cou. Droit, élancé, pas un faux pli, un régal. Maintenant, s’est ajouté, et ça sans coup férir, deux lignes de démarcation, comme qui dirait : à découper suivant les pointillés. Y’a qu’à suivre les tracés, c’est tout droit !

Bon, je ne veux pas te casser ta journée ! Je suis bien dans ma peau. J’en ai fait le nettoyage – de peau – comme au pressing mais pour plus cher ! 
Cher(e) ami(e), je ne manque pas de pot et tant pis si ma peau se fâche après moi et pour me faire rager, se distord et a tendance à vouloir se rapprocher plus du bas que du haut, en contrepartie, mes neurones ne font pas un pli, eux, et arrivent encore à se connecter les uns aux autres.


Je te prie, ami(e) d’accuser réception de ce brouillon de prose et t’encourage à ne pas te regarder le nombril d’autant plus s’il est comme le mien, à un endroit que la décence m’oblige à ne pas préciser ici.      

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