mardi 27 mai 2014

Bellissimo Paese

Du nord au sud, de l’est à l’ouest, ce pays me parle. Sa langue chantante, charmeuse, comme une musique dans l’oreille me porte à la rêverie. Je ferme les yeux et j’écoute.
J’entends des enfants qui jouent au ballon dans les rues. Les voix des mères qui s’interpellent par les fenêtres ouvertes, qui se chamaillent parce que le gamin fait du bruit et sort le père de sa sieste. Les stridulations des cigales dans les pins aux senteurs entêtantes me bercent comme le bruissement du vent dans les oliviers lourds de fruits. Ces tours de gué qui annoncent toute arrivée d’amis ou d’intrus. Ces petits villages aux couleurs chaudes, ocrées, harmonieuses, perchés sur des pitons rocheux, sont d’une beauté paradisiaque. Les grandes villes emplies d’Histoire, de sculptures, de peintures offrent une richesse artistique inégalable. Tout y est musée, il suffit que le regard se pose, à droite, à gauche, que l’on lève les yeux ou que l’on regarde vers le bas, on y découvre une œuvre magistrale.
La recherche architecturale, les monuments colossaux, l’opulence des marbres montrent la richesse d’une antiquité toujours présente et admirée du monde entier. Les foules se pressent par moultes cars pour visiter ce pays où je me sens chez moi. C’est là et pas ailleurs que j’aimerais vivre. 
Les gens ont le rire facile, la parole déliée, le geste ample pour confirmer les mots, et peut être, le soir, ont-ils des courbatures aux bras à force de parler.
Plus on descend vers le sud, le grand sud, plus le verbe est haut. On dirait que chacun connait son voisin et qu’on est le voisin de tous pour peu qu’on fasse un effort pour dire un mot, une phrase dans leur langue.
Pays de volcans, de tremblements de terre, qui ont façonnés le caractère des habitants et puisque le danger peut se manifester à tout moment, ils adoptent une joie de vivre, faisant quand même les cornes dans leur dos, avec deux doigts, pour conjurer le mauvais sort et se mettre ensuite à prier la madone avec une ferveur non feinte
Je ne vous ai pas dit : la mer est partout, il suffit de quelques kilomètres et la grande bleue est à vos pieds. Allez y, oser y tremper vos orteils, elle est chaude, elle vous attend, elle s’offre à vous. Goûtez là ! Je n’ai pas dit de la boire ! 
Testez là avec votre corps, laissez vous porter par les vagues, le bien-être est à votre portée ! Vous avez aimé ?
Vos cinq sens vont se développer, approchez.
La vue ! Où donner de la tête, tout y est superbe.
L’ouie ! Chacun dans leur langage vont vous chanter leur musique, les gens, les oiseaux, les cigales, le vent.
L’odorat ! Votre nez s’emplie du parfum des fleurs, des arbres, des fruits, des légumes.
Le goût ! Dégustez, avalez, mangez, buvez, sucez, léchez, ce que l’odeur vous promet, le goût l’atteste.
Le toucher ! D’une main attentive, caressez les statues, les marbres. Fermez les yeux pour mieux imaginer, rouvrez les, vos doigts ne vous ont pas induit en erreur, c’est beau, c’est bellissimo !

Le seul pays au monde qui ose vous inciter à un coup de pied quelque part, ressemble à une botte, « stivale ». Ca fait déjà penser aux vacances « estivales », n’est ce pas ! C’est le pays des vacances, le ciel bleu, le soleil, la mer, le sable, les coquillages et en prime, les coups de soleil, la peau rouge, couleur homard prêt à cuire. Ne me touchez pas ! Ah je brûle ! Je suis cuite !

Ce si beau pays, vous l’avez deviné ? Non, ce n’est pas la Corse mais ça aurait pu. Ce pays c’est… c’est… C’est l’Italie, la bellissima Italia. Ciao, arriverderci, a presto !

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