jeudi 11 septembre 2014

Délire très mince - F


Je suis musicien. Musicien de formation, musicien de plaisir.

Le piano, très peu pour moi mais je n'aime pas frapper, même les touches… d'ivoires (plus clair)..

Le violon, si je le cajole, il couine.

Le violoncelle, on dirait un hippopotame sortant de l'eau.

La flûte, que du pipeau.

L'accordéon, il se met en boule.

Le hautbois fait des bas sons.

A l'anche de la clarinette, je préfère les hanches des filles.

Le cor est aux abois dans les bois si les chiens aboient.

Le tambour ? Ah non, je n'apprécie pas les vieilles peaux.

Le biniou me gonfle.

Le triangle me ramène à l'école avec une seule note : zéro !

Chef d'orchestre qui de sa baguette magique nous offre du son. Je suis un âne !

Non, moi, ce sont les cymbales. Pas les cymbales à deux balles, hein ! Les cymbales qui claquent juste au moment opportun, comme un rappel à l'ordre. Je me prends, avant l'heure, pour un discobole, quel bol ! Les cymbales, chapeau chinois renversé.

Mais voilà qu'un jour, j'ai échoué. Ma main droite n'a pas voulu rejoindre la gauche et claquer les cymbales. Elles ne m'avaient rien fait... alors ! Pourquoi les dresser l'une contre l'autre et frapper ? Je suis contre les coups. Ils ont pensé que je faisais une grève à deux balles avec mes deux cymbales et ils m'ont viré avec cinq cents balles. Quelle honte !



Alors, j'ai changé de métier pour devenir apiculteur et voilà t'y pas qu'un jour, une de mes abeille vient se plaindre qu'elle a la maladie de Ménière, quelle a des acouphènes et qu'elle entend constamment des bourdonnements et ça lui file le bourdon. Elle m'a piqué au vif, dans ma chair… de poule.

Et justement, j'ai viré agriculteur. Une belle ferme, des poules, des vaches, un cheval, la panoplie complète. Mes poules ont commencé à faire les belles pour aguicher le coq qui ne sait plus où donner le l'ergot.

Un renard avec un torticolis à force de regarder le corbeau dans l'arbre perché a rendu ses hommages à mes poules. Toutes bouffées ! Fini les poules… Euh, pas toutes, il y en a que j'aimerais collectionner, celles de luxe.

Je me suis donc intéressé aux vaches, à leurs cornes que je n'aimerais pas porter, à leurs bouses épinards… Pouah ! Une d'entre elles, la Blanchette. Va pour ce nom. Donc, la Blanchette ne supporte pas la sonnerie de mon smartphone et l'a avalé, bouffé, ruminé et dés qu'il se met à sonner, ma vache se tortille dans tous les sens, vire sur elle même, cherche à se libérer de ce fléau interne.

Mon vétérinaire a une solution : elle va te faire une bouse sonore. Imagine, une bouse bien verte et qui sonne. Tu décroche ?

Allez, passons. Mon cheval, lui, c'est autre chose, il tire autre chose que la charrue, il me tire une de ces tête depuis qu'il m'a entendu dire que j'avais si faim que je mangerai bien un cheval. Depuis, je l'ai fait cuire avec cuir et poils.

Cette vie civilisé me peine. La nature sauvage m'appelle. Tarzan est mon modèle. Un slip, la peau tannée. Pousser un cri pour faire accourir les copains. Se déplacer de lianes en lianes. Un matin, pas bien réveillé, je me suis retrouvé le slip à la main, le prenant pour une liane. Juste le slip, hein ! Je dis : le slip, je n'en ai qu'un. Il est si culotté, qu'il irait tout seul à Marseille ou ailleurs, c'est au choix si on habite au nord ou au sud. Et je me suis cassé la figure, écorché jusque dans mon intimité. C'est de là que vient l'expression : casser les couilles.

Comme quoi, l'homme sans tête s’entête. Et maintenant, que vais je faire ? Tiens, ça me rappelle quelque chose, un air de déjà entendu !

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