Matin du 12, le soleil est au rendez-vous ? Non, il pleut dans la
région mais pas chez moi. 10h, un SMS arrive : grosses perturbations,
votre train peut avoir du retard.
Eh bien, du retard, il en a, et pas qu’un peu.
Déjà, celui qui vient
de Barcelone a 2h30 de retard annoncé, because, grosses inondations entre
Cerbère et Narbonne. Alors, mon train qui devait partir en début d’aprèm, lui,
il est noté avec 1h15, puis, 1h30, et enfin, 1h45 de retard.
Pas de pot, j’ai un rencard à 18h à Paris Gare de Lyon.
Bon, je décide
d’avancer le départ et échange mon billet pour 12h26 de Montpellier. Bam !
Lui aussi, coincé dans le fin fond du Languedoc. Mais à Montpellier, ciel gris,
certes, mais pas une goutte de pluie.
Tu crois que je vais partir aujourd’hui ? me dis-je.
Changement de cap, je choisis celui de 13h26, qui lui, démarre de
Montpellier.
Puis-je monter dans ce TVG avec ce billet ? La contrôleuse me
répond : oui, allez en voiture 8, il y aura un supplément.
La poisse, j’ai déjà déboursé un supplément pour le train d’1h avant,
restait plus que des 1ères. Bon, le train est en gare, voiture 8, je ne suis
pas seule, y’a du peuple et le train ne part pas faute de ravitaillement, qui
reste en rade à Perpignan.
Tu n’auras, ni eau, ni sandwich SNCF. Tant mieux pour le sandwich, pas
bon en général. Je m’en fiche, j’ai ma bouteille pleine et un paquet de Prince,
ça suffit.
Le TGV s’élance direction Nîmes où 20mn plus tard, un zigoteau imbibé,
fait son numéro et insulte les femmes dans le wagon.
La décence m’interdit de d’écrire ici les injures qui nous sont lancées,
à vous de deviner.
Cà fait déjà un bon ¼ d’heure que le train se trouve en gare de Nîmes
et l’individu, agressif, injurieux, aviné, ne veut rien entendre de la contrôleuse
et refuse de descendre, jusqu’au moment, où la police apparaît au bout du
wagon, ce qui fait obtempérer le bonhomme, pas si bon homme que ça, et le train
s’ébranle, direct Paris.
Paris Gare de Lyon ! Vous avez dit : Paris Gare de Lyon !
Je suis dans la rue, entourée d’immeubles hauts qui me cachent la vue.
Monsieur, s’il vous plait, la Gare de Lyon, où est-elle ? Là,
vous montez à droite, m’indique-t-il.
Tout ça, parce que la sortie des trains grandes lignes se situe dans
les sous-sols et quand tu ne connais pas ou que t’as oublié, ben, tu sais plus
où tu es.
Ça c’est Paris !
Chance ! Mon fils m’a trouvé et nous entamons la route vers la
défense pour prendre sa chérie. Ça roule mal, on perd du temps, mais la petite
chérie est là à attendre.
Hop, en piste, maintenant, faut sortir de Paris.
Le périf accordéon, tu vois ce que c’est ? Tu avances 5 mètres
et, stop, puis, 10 mètres et première.
Le périf, limité à 70kmh, belle blague,
on roule même pas à 10kmh. 2h pour quitter cette belle ville envoiturée, polluée,
puante.
Tu vas dire que je sors de ma cambrousse, ben c’est vrai, mais les
bonnes odeurs, c’est pour moi. Pauvres parisiens, je partagerai bien avec toi,
mes senteurs, mais non, pas possible, alors, garde les tiennes.
Voilà, route vers Angers, les mauvaises senteurs des pots d’échappement,
envolées, ça fleure bon la campagne.
C’est à minuit, que nous arrivons dans la famille de la chérie de mon
fils. Waouh, quel accueil, telle une reine, je suis logée à l’étage que je ne
partage avec personne. Chambre grande, salle de bain pareille, calme assuré
même fenêtre grande ouverte et volet levé pour bien profiter de la nature et
des petits oiseaux au réveil.
Et au réveil, super soleil et ciel bleu pour découvrir cette région
que je ne connais pas.
En avant toute, le bonheur, un autre monde, des gens sympas, j’aime et
je reviendrai.