mercredi 6 février 2013

Pépito et Pépina



Marre ! J’en ai marre !
Raz le bol !
Le bol de riz ?
Raz la coupe!
La coupe au bol ?
Raz la cafetière !
Marc de café ?
Raz la casquette !
Du père Bugeaud ?
Bref comme dirait Pépin, y’en a marre des pépins.
Moi, à la place des pépins, je souhaiterai des pépites. Des pépites d’or, bien sûr !
Alors que les pépins affluent, les pépites sont plus que rares, surtout dans nos contrées. Et comme tout ce qui est rare est cher, les pépins, c’est de la roupie de sansonnet.

Tu peux avoir un petit pépin. Je pense que ce n’est même pas la peine d’en parler. Tu l’avales et le garde pour toi.
Mais le gros pépin, me diras-tu !
S’il est gros, il est rare, et s’il est rare, c’est cher. Pourtant, on ne dit pas : cher pépin ! Sauf si on s’adresse à Monsieur Le Bref de son prénom : Pépin.
La France, en ce temps là, avait un Pépin, un tout petit Pépin, d’où son nom de Pépin Le Bref.
Quel fainéant d'être aussi petit !
Pourtant, c’était quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Vois, on en parle encore aujourd’hui.
Bref !
Par contre, chère pépite, très chère pépite car plus elle est grosse, plus c’est rarissime et plus c’est chérissime.
Et la pépite se décline au féminin et au masculin.
Un Pépito !
Une Pépita !
Cher Pépito et chère Pépita, très chers, avez-vous des pépites, même des petites pépites ?
J’allais oublier. En Italie, c’est le pépin qui est sexué.
Si ça existe, c’est un diminutif. C’est un petit pépin et une petite pépine.
Pepino et Pepina.
Je te disais, seuls les gros pépins doivent avoir le droit d’être exprimés.
En règle générale, un gros ou un petit pépin te tombe dessus, alors que la pépite, même petite, c’est toi qui tombe dessus.
Les choses sont sans dessus-dessous.
Et donc, quant c’est toi qui tombe, ou qui met la main dessus, je peux t’assurer que le cri que tu pousses n’est pas le même qu’avec un pépin qui s’abat sur ta tête ou ailleurs, d’ailleurs !
Orpailleurs, criez votre joie à la vue de la pépite, de la paillette d’or, mais faites gaffe…
Vous la perdez, c’est un pépin.
On vous la vole, deuxième pépin.
On vous tue, gros, gros pépin, même pour une petite pépite.
C’est pas dans la poche ! Hein !
J’ai la pépie devant tes petites pépites et j’ai le dédain devant tes petits pépins, ma pomme !

Anne Kitline

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