vendredi 10 mai 2013

Travail... Travail... Travail et Denlong


Le travail, lavoro, arbeiten, work, arbejde, trabajar, labori, εργασία, pracować, trabalhar, работать, arbeta, çalışma, làm việc.  Le mot est dans toutes les langues.
Le travail est une chose sacré, n’y touchons pas !
Cette phrase était inscrite dans mon cendrier jadis. Jadis, il y a un demi-siècle. Tu prenais un journal de petites annonces, y’en avait au moins cinq ou six pages de propositions de postes à pourvoir.
Cinquante ans plus tard, certains aimeraient bien travailler, eux. Mais voilà, pas de boulot. Y’en a plus ! T’as beau courir après, faire des CV, éplucher les journaux et tutti quanti, y’en a plus du boulot. Y’a plus de turbin.
Le pire, c’est que ceux qui en ont, souvent, vont au travail à reculons.
La faute à Denlong. Qui est Denlong ?  Denlong n’est pas vietnamien mais bien de chez nous. Denlong, c’est celui qui boufferait père et mère pour arriver à ses fins. Est-il compétant ? Rarement ! Et il s’en fiche ! Il veut monter dans la hiérarchie.
-          Pousse toi que je m’y mette !
Attention, Denlong est sournois, pas franc du collier. S’il peut t’enfoncer, il t’enfoncera. Tu dois dégager. Il veut te supplanter. Il veut être plus fort que toi, être le chef, t’enfoncer. Tu ne veux pas comprendre ? Il a les moyens de te faire virer, de te mettre au placard. Voilà, ça, c’est Denlong.
Alors, quand tu te lèves le matin pour rejoindre ton bureau, ton atelier, t’as qu’une envie, c’est de repartir sous la couette.
-          Mais non, faut y aller, mon gars ! Va retrouver Denlong !
Peut être tu es son souffre douleur, sa tête de turc dont il veut la peau. Te laisse pas faire, joue à qui perd gagne et gagne et fout en l’air ce Denlong.
Denlong, ses dents sont si longues qu’elles touchent le sol alors, fiche un coup de pied dans ses ratiches. Et hop, Denlong à la poubelle.
-          Fais le, sinon, il aura ta peau, le salaud !
Si tu réussis, ta couette le matin, tu en sortiras plus léger avec envie d’aller bosser, envie de t’y mettre au boulot, mais ne prends pas la place de Denlong, hein !
Des Denlong, y’en a plein, ils se reproduisent à une vitesse, c’est incroyable. A tel point que les dentistes sont impuissants à éradiquer cette invasion.
-          Montrez moi vos dents, s’il vous plaît !
-          Moi, v’en n’ai plus, v’ai tout fait arraffé, comme fa ve n’effraie plus perfonne ! Fans les dents, f’est mieux, vous favez !

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