jeudi 24 octobre 2013

Bercy beaucoup !

Alouette, gentille alouette. Alouette je te plumerai ! Je te plumerai la tête...
Tu as de beaux cheveux frisés, ondulés ? Dommage ! Tu vas l’avoir raide ! 
Tu es chauve comme un œuf, tondu ? Pas grave, il reste ton scalpe ! Il va falloir t’habituer, ne plus dire : merci, mais bercy. Car le tondeur, le défriseur, le scalpeur loge au bord de la seine. C’est vrai que de nos jours, on y trouve le cousin du piranha dans notre belle eau grise de ce fleuve parisien. Et le frère du piranha, s’appelle bercy. Bercy beaucoup !

Beaucoup de bercys prolifèrent non dans l’eau, mais juste au dessus, concentrés dans une énorme bâtisse où on les retrouve à tous les niveaux.
Le bercy de base n’est pas encore très hargneux, il lui faut d’abord grimper dans les étages supérieurs à coup d’idées ameneuses de fric. 
Car les bercys cherchent et trouvent. Il trouve comment rajouter de la tonte, comment vider tes poches. Le bercy aime autant la tête que la veste ou le pantalon. Dès que tu as une poche, il veut qu’elle soit vide. Même pas un mouchoir pour pleurer. Surtout, pas une larme, ni de whisky, ni de champagne, ça peut te coûter un doigt, voire une main ! Seul le bercy est habilité à consommer ces boissons, vu qu’il t’a pompé un maximum, il se réjouit et fait la fête.
-         Les gars, il nous fallait un milliard aujourd’hui, vous en êtes où ?
-         Patron, on en a fait plus de deux !
-         Allons fêter ça, que les bouchons pètent !
Ces justes paroles lancées par un bercy gradé, plaisent aux bercys baseux, qui se disent :
-         Je dois trouver un nouveau truc, bien piqué des hannetons pour que mon boss y soit content et me fasse monter d’un cran ! D’arrêt !
Et ça marche ! Plus le bidule est saugrenu, plus il plaît. Z’on même conçu de faire cracher au bassinet tous les pékins du coin sur du fric dont ils ne voient pas la couleur. C’est t’y pas beau ça ? La CSG, Comment Soutirer des Gains ! Sont forts quand même, hein !

Puis aujourd’hui, à l’heure où je vous parle… heu, où j’écris, ils vont t’en piquer sur tes économies. Si… Si… L’ont dit, vont le faire. Vont te baiser sur le front chauve ou pas, te câliner les poches et y soustraire le moindre centime. T’as mis un  petit pactole à gauche ? La gauche a compris que c’était pour elle, alors elle va… s’en servir avant que tu passes l'arme à gauche.
-         S’en servir pour quoi ? Pour qui ?
-         Rassure toi, pas pour ton bien être, non, toi, tu as économisé, donc tu es nanti. Vont le donner à des qui ont moins que rien. Solidarité ! T’es pour ? T’es contre ? S’en fichent les bercys !

L’argent n’a pas d’odeur ? Pourtant, le bercy a une propension à le détecter.
Tiens ! Là, chez ce vieux de quatre-vingt-dix ans qui a bossé quarante-cinq ans en commençant à quatorze balais et qui se goinfre de sa retraire de mille deux cents euros, piquons lui ses économies.
-         Ah, t’avais mis de côté pour tes vieux jours ? Mais t’es vieux… et t’en a plus pour longtemps, alors, aboule le fric, pépère !
C’est beau la solidarité, que c’est beau la vie !

J’ai omis de vous signaler que les bercys qui sont environ cinq mille ont un  chef suprême nommé pour une durée déterminée et que ce super-chief a au-dessus de lui un plus gros encore. Plus ce gros poisson est gauche, plus il demande à manger. Plus il mange, plus les bercys doivent imaginer des ressources pour alimenter ses ambitions dépensières, jusqu’à vider les millions de poches mises à disposition et qu’il ne reste plus un poil sur aucun caillou.
bercy patron !

Le changement c’est pour maintenant ! Eh bien, c’est vrai ! Tout change, hier j’ai dit : non. Ben aujourd’hui, je dis : oui.
Hier, j’ai avancé d’un pas. Aujourd’hui, je recule de deux. Comment veux-tu… Comment veux tu que je…
Et malgré ça, il nous enfonce le clou bien en deçà de l’imagination !

Bercy patron !

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