Depuis plusieurs jours, temps à la mer. Ça poisse, ça colle, ça pègue ! Faut vous dire, j'habite une île... Presque... Une presqu'île, quoi. Avec une seule ville posée dessus, et quelle ville ! Mais pour le moment, là n'est pas le problème. Le problème, c'est l'humidité. Tu passes le balai dans ta maison... ou plutôt, tu essayes. Dur, dur... Ce fichu balai qui devrait ramasser les poussières décide de rester collé là où tu commences à balayer. Il a les poils humides et ne veut pas bouger de sa place. Tu as beau le forcer, l'insulter, lui dire des mots gentils; rien n'y fait. Il est planté là et n'en démord pas. Tu le forces et quand je dis "forces", c'est vraiment "forces" et à ce moment, il avance d'un mini-millimètre en traînant ses poils derrière lui. Le manche et le bois du balai veulent bien, mais les soies ne suivent pas. Je vous dis, moi, il y a conflit. C'est sûr !
Je te raconte le balai, alors imagine les chaussures, qui elles aussi ont une grande tendance à coller au carrelage. Et si ça ne colle pas, ça laisse des traces. Tu avances, un pas, puis un autre et le tout s'accompagne d'un bruit de... Allez, de sucions, de ventouse. Ce n'est pas top quand même ! Et si tes chaussures, tes chaussons sont un peu cradent, on te suit à la trace. C'est merveilleux !
Dans ces moments là, tu te dis : que faire le ménage, eh bien, c'est niet ! Ou alors, tu passes ta journée à astiquer, briller, reluire, astiquer, briller, reluire. Ce n'est pas reluisant et c'est fatigant, hein !
Et si je te causais de ta personne, car là aussi, tu poisses, tu colles, tu sues, tu es en eau. Que tu sois en haut de la colline ou en bas, c'est pareil et peut-être pire en haut dans la brouillasse poisseuse de Saint Clair. C'est le nom de la montagnette de ma ville; le Mont Saint Clair, moins de deux cents mètres de haut, notre mont. Mais bon, comme le Mont Blanc, quoi !
On est modeste de par chez nous !
Donc, tu transpires à mort ! Prendre une douche ne sert pas à grand chose, il t'en faudrait au moins dix par jours. Tu insistes, tu prends quand même une douche et ta salle de bain devint un sauna, de la vapeur partout, impossible de te mirer dans tes glaces. De la buée à revendre. Tu essuies, et deux secondes plus tard, c'est comme avant. Alors tu recommences, encore et encore.
C'est bon, ça te fait faire de l'exercice, au moins !
Ça suffit, donnez moi du Mistral ! Donnez moi de la Tramontane ! Mes poumons n'en peuvent plus d'être baignés dans cette moiteur, je suffoque, je souffle comme un boeuf !
Demain, il fera beau et le vent chassera cette couche de nuages archi-humides, car en plus, chez moi, il ne pleut pas, ou à peine une goutte par ci, par là. Donc, la pluie qui ne tombe pas reste dans l'air. Tu vois le tableau ? A toi qui vit dans des contrées où le temps est toujours beau et qu'on te dit que tu as la tête dans les nuages lorsque tu rêves, eh bien nous, ici, on vit quelquefois dans le nuage. Chacun son truc !
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