Jean Luc s’est fait plaisir, il a investi. Depuis longtemps,
il en rêvait, alors, il l’a fait. Et ce matin, tout fier, il m’a dit :
- ça y est, je l’ai acheté… J’ai enfin MON cheval… Et un
entier en plus !
- Ah ?
Un cheval entier ? Un morceau de cheval, moi, je vois ce que ça donne.
- Bonjour
Monsieur le boucher, je désirerai un morceau de cheval, s’il vous plaît !
Tu rentres chez toi, tu prends ton steak de cheval, tu le
fais cuire et tu l’avales. Ou tu le haches et mange tout cru. Mais, purée, un cheval entier, t’en a pour des mois,
voire des années.
-
Ah,
vivant… Un cheval vivant !
Je recommence :
-
Bonjour
Monsieur… Je voudrai une cuisse de cheval. Ben non, plutôt une épaule de ce cheval-là, qui bouge la queue.
-
Elle
est givrée, la vieille ! Doit penser le boucher.
Donc, il possède aujourd’hui, un cheval entier.
Ben c’est
mieux quand même, non ?
Je suis allée voir la bête dans son pré électrifié où il
broute l’herbe fraîche. Un beau cheval couleur whisky avec des yeux de biche
tout marron, une belle crinière et, c’est vrai il est entier, il a quatre
jambes, une tête, un corps, tout quoi ! Vrai de vrai un très beau cheval. Quand
je pense que je le voyais dans l’assiette, jamais il y rentrera, pour sûr !
-
Tu
vois, on se rend compte de suite que c’est un entier ! Annonce Jean Luc.
-
Ben
oui, je le constate ! Dis-je.
Jean Luc se tourne vers moi et commence à m’expliquer qu’il
va devoir prendre des précautions avec son cheval entier. Aurait-il peur qu’on
lui en pique un morceau ? C’est ridicule. Et il continue dans sa lancée :
-
La
différence entre un entier et un coupé, c’est qu’il est plus agressif, il ne
faut pas trop qu’une femelle soit à côté !
J’ai pigé, enfin compris. La bête, c’est moi. Entier… Coupé…
Fallait m’expliquer d’emblée, et pas me laisser cogiter avec des morceaux de
cheval par ci, des morceaux de cheval par là. J’ai devant moi une bestiole où
tout est réuni, un entier… Quoi, avec tout ce qu'il faut !
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