mercredi 2 janvier 2013

Le volume


Je ne voulais pas vous le dire, mais tant pis, je me lance. De toute petite j’ai un problème avec les volumes.
Les bouquins ? Non ! J’aime les livres.
Les livres oui, pas les kilos. Encore un volume !
Tiens, le kilo, parlons-en. On dit toujours : un kilo en trop en parlant de soi, mais jamais : un kilo en moins. Pourtant, ce sont des choses qui se gagnent ou qui se perdent et ce, suivant les époques.
L’été, tu te veux « tout’maigue » et paf ! L’hiver, avec les fêtes de fin d’année et du début, tu te retrouves avec ce ou ces kilos de trop.
Que c’est dur la vie !

Moi, je voulais dire, le volume - mathématique. Celui qui n’en finit pas de faire suer les mômes qui n’ont pas la bosse des maths. Le gosse à qui on rabâche, x et x fois le problème. Le centimètre cube !  Le mètre cube !
Le mètre cube me faisait imaginer mon maître enfermé dans un cube avec juste les pattes et la tête qui dépasse, d’où le « maître cube » !
Et ce « maître cube » me tirait l’oreille à cause du « volume de maconnerie ».
-          Tu peux dire que le volume de ta bêtise est monumental ! Me disait-il en allongeant mon oreille.
-          Où est la faute ?
-          Mets une cédille !
Et aujourd’hui, l’âge avançant, ce fameux volume qui m’a compliqué un peu l’existence, revient me gêner. Pas le « volume de maçonnerie », mais le « volume de ma sonnerie ». C’est beau le français, y’a de quoi en perdre son latin !
Je reviens au volume de ma sonnerie. Tu règles ça au maximum, et tu ameutes tout le quartier lorsqu’elle se déclenche. Tous les regards indignés des « biens-entendants » convergent vers toi.
-          Quoi, qu’est-ce que j’ai ?

Tu baisses le niveau, et là, tu n’entends plus quand on t’appelle. Faut un juste milieu. Oui, mais il est où, celui-là ? La solution !  
-          Eh bien, tu enlèves ta sonnerie et tu positionnes ton portable sur « vibro ».
-          « Vibro », je n’aime pas ce mot, il me fait penser à « vibro-masseur ». Tu me vois avec un vibro-masseur dans la poche, je n’oserais jamais sortir ça en public.
-          Tu crois qu’un vibro-masseur ça a une sonnerie ? Connerie tout ça !
-          Ils n’ont pas encore inventé le vibro-masseur-smart-phone, le téléphone intelligent ?
-          C’est pour mettre à l’oreille le smart-phone, pas ailleurs !
Donc, ce volume, sonore celui-ci, devient quelque peu pénible quand s’y ajoute les années.
Tu veux fêter dignement ce nouvel an qui approche, tu veux t’amuser, et tu vas dans un lieu fait pour ça à ce moment là. Une salle des fêtes, par exemple, un château ou autre. Bon gueuleton, ça, y’a rien à dire et musique pour danser.
Vous avez dit : musique ?
Moi je dis : fonds sonores ultra dérangeants. On ne s’entend plus.
-          Qu’est-ce que tu dis ?
-           ?
-          Répète voir !
Et ça toute la soirée.
-          T’as pas des boules « quiess » ?
A quatre heures du matin, tu sors de là, et t’es sourde comme un pot.
-          Tu disais ? Je n’entends pas !
Tu es comme dans un film au son défectueux, comme qui dirait « au ralenti ».
Je sais pourquoi. A force qu’il ait tiré sur mes oreilles, mon maître cube, il a déplacé le trou de réception. Voilà, c’est de sa faute. Quoique, si moi, je n’avais pas fait de faute, nous n’en serions pas là !
Salut et bonne année !

Anne Kitline

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