lundi 14 janvier 2013

Le pull à pingouin


Dans l’Antarctique, ont-ils froids, ceux qui y vivent ? Le peu d’hommes, là-bas, se couvrent. Bien emmitouflés, bien gantés. Peuvent pas rester longtemps dehors, ça gèle et même plus, ça glace, dessus, dessous, dedans, partout.
Mais les pingouins ?
Il y a des pingouins à plumes. Il y a des pingouins à pull et des pingouins pas à pull, mais il n’y a pas de pingouins pas à plumes, ils sont tous à plumes et eux,
savent résister aux très grands froids.
Seulement voilà, l’homme est passé par là et nos pauvres pingouins se retrouvent tout noirs, tous englués.
Tout noir de pétrole sur leurs jolies plumes.
Tout noir de nos dégazages, de nos naufrages, de nos bateaux éventrés et échoués.
Ils n’ont rien demandé à personne. Ils vivaient une vie rude, dans le froid, l’air pur, la mer propre et nous, on a tout dégueulassé.
Ces petits animaux à plumes blanches et noires, par le mazout deviennent tout noirs, luisants, pollués et que font-ils ?
Avec leur bec, ils tentent d’ôter cette « merde » qu’ils ont sur eux. Total, ils en meurent.

Dans l’hémisphère nord, une allemande, une allemande géniale qui tricote dans son coin a eu une idée super. Faire tricoter ses compatriotes. Pas pour faire n’importe quoi. Pas pour faire des cache-nez, ni des bonnets, ni des gants.
Pour faire des tous petits pulls.
J’ai cru en les voyants que c’était pour des Yorkshires. Ce n’est pas grand un York !
Pour faire des mini-pulls pour les petits mazoutés.
Des petits pulls pour pingouins.
Et toutes ses copines s’y sont mises. Des dizaines, peut être des centaines de copines, peut être toutes les allemandes et au final un monceau de petits pulls pour pingouins.
Elle ne sait plus où les mettre, tant il y en a. Son agence déborde de petits pulls entassés dans des cartons. Il y en a partout, jusque devant la vitrine, ça déborde.
-          Z’avez trop tricoté, les copines ! Stop !
Des milliers de mignons petits pulls de toutes les couleurs.
-          Toi le bleu, toi le vert, toi le gris…  Chacun aura le sien !
La banquise, euh non, l’Antarctique prend des couleurs. Sur le blanc, ça se marie bien, ça ressort et c’est gai.
Et nos chers petits pingouins ne se boufferont plus les plumes au mazout et pourront grâce à l’Allemagne vivre plus longtemps et peut être un peu tranquille, une fois le pull enfilé.

Mais que faire du stock restant ? Y a-t-il d’autres petites espèces que nos allemandes voudraient sauver ? Allez, donnez des idées !
Les chats ? Non ! Ils craignent le froid et restent au coin du feu. Les petits chiens à mémère ? Pourquoi pas !
Ou alors, mesdames, il faut tricoter plus grand. Plus grand pour des bêbêtes plus imposantes.
Je ne me porte pas volontaire pour mettre vos tricots sur le dos d’animaux plus volumineux et surement agressifs.
Non, pas moi !

Anne Kitline

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