jeudi 31 octobre 2013

Fisc... Contrôle... - F

_ Allô... C'est le contrôleur du fisc ! Bonjour Monsieur ! Nous avons repris votre dossier de A à Z et avons constaté que vous vous traîniez d'énormes casseroles. Nous avons donc décidé de mettre les pieds dans le plat et de recalculer à partir d'une nouvelle assiette fiscale, suivant une fourchette plus précise votre impôt.
- SVP, arrêtez avec vos casseroles, vos plats, vos assiettes et vos fourchettes. J'ai déjà tout ça dans ma cuisine...
- Monsieur, nous allons vous redresser !
- Excusez du peu, je ne suis pas tordu et n'ai aucun penchant pour vous ! 
- Nous allons procéder...
- Procéder à rien du tout, Monsieur le contrôleur du fisc, je n'ai plus un radis à vous donner, vous m'avez tout piqué, alors, votre procédure...
- Changez de ton, Monsieur !
- Du thon, il ne m'en reste pas, même ça, c'est fini. Mon assiette est vide, comme mes plats et mes casseroles. Je peux vous refiler une fourchette, elles ne me servent plus à rien, j'ai mes doigts !
- Nous vous aurons au doigt et à l'oeil, Monsieur !
- Eh bien , au moins, j'aurai quelque chose à l'oeil, pour une fois ! Gratis !
- Vous pouvez nous régler en combien de fois ?
- Mais des fois, vous rêvez... Je vous dis que je n'ai plus rien, que dalle et en plus, j'ai la dalle. Mon estomac hurle... FAMINE ! Ah, ce fichu contrôleur, il fait mine de ne pas comprendre, le doigt sur la couture du pantalon... A vos rangs... Fisc... Fisquez moi tout ça  à la poubelle et surtout, ne le triez pas !
C'est hontable et lamenteux... Heu ! Honteux et lamentable !

vendredi 25 octobre 2013

Temps à la mer

Depuis plusieurs jours, temps à la mer. Ça poisse, ça colle, ça pègue ! Faut vous dire, j'habite une île... Presque... Une presqu'île, quoi. Avec une seule ville posée dessus, et quelle ville ! Mais pour le moment, là n'est pas le problème. Le problème, c'est l'humidité. Tu passes le balai dans ta maison... ou plutôt, tu essayes. Dur, dur... Ce fichu balai qui devrait ramasser les poussières décide de rester collé là où tu commences à balayer. Il a les poils humides et ne veut pas bouger de sa place. Tu as beau le forcer, l'insulter, lui dire des mots gentils; rien n'y fait. Il est planté là et n'en démord pas. Tu le forces et quand je dis "forces", c'est vraiment "forces" et à ce moment, il avance d'un mini-millimètre en traînant ses poils derrière lui. Le manche et le bois du balai veulent bien, mais les soies ne suivent pas. Je vous dis, moi, il y a conflit. C'est sûr !
Je te raconte le balai, alors imagine les chaussures, qui elles aussi ont une grande tendance à coller au carrelage. Et si ça ne colle pas, ça laisse des traces. Tu avances, un pas, puis un autre et le tout s'accompagne d'un bruit de... Allez, de sucions, de ventouse. Ce n'est pas top quand même ! Et si tes chaussures, tes chaussons sont un peu cradent, on te suit à la trace. C'est merveilleux !

Dans ces moments là, tu te dis : que faire le ménage, eh bien, c'est niet ! Ou alors, tu passes ta journée à astiquer, briller, reluire, astiquer, briller, reluire. Ce n'est pas reluisant et c'est fatigant, hein !
Et si je te causais de ta personne, car là aussi, tu poisses, tu colles, tu sues, tu es en eau. Que tu sois en haut de la colline ou en bas, c'est pareil et peut-être pire en haut dans la brouillasse poisseuse de Saint Clair. C'est le nom de la montagnette de ma ville; le Mont Saint Clair, moins de deux cents mètres de haut, notre mont. Mais bon, comme le Mont Blanc, quoi ! 
On est modeste de par chez nous !
Donc, tu transpires à mort ! Prendre une douche ne sert pas à grand chose, il t'en faudrait au moins dix par jours. Tu insistes, tu prends quand même une douche et ta salle de bain devint un sauna, de la vapeur partout, impossible de te mirer dans tes glaces. De la buée à revendre. Tu essuies, et deux secondes plus tard, c'est comme avant. Alors tu recommences, encore et encore. 
C'est bon, ça te fait faire de l'exercice, au moins !

Ça suffit, donnez moi du Mistral ! Donnez moi de la Tramontane ! Mes poumons n'en peuvent plus d'être baignés dans cette moiteur, je suffoque, je souffle comme un boeuf !
Demain, il fera beau et le vent chassera cette couche de nuages archi-humides, car en plus, chez moi, il ne pleut pas, ou à peine une goutte par ci, par là. Donc, la pluie qui ne tombe pas reste dans l'air. Tu vois le tableau ? A toi qui vit dans des contrées où le temps est toujours beau et qu'on te dit que tu as la tête dans les nuages lorsque tu rêves, eh bien nous, ici, on vit quelquefois dans le nuage. Chacun son truc !

jeudi 24 octobre 2013

Bercy beaucoup !

Alouette, gentille alouette. Alouette je te plumerai ! Je te plumerai la tête...
Tu as de beaux cheveux frisés, ondulés ? Dommage ! Tu vas l’avoir raide ! 
Tu es chauve comme un œuf, tondu ? Pas grave, il reste ton scalpe ! Il va falloir t’habituer, ne plus dire : merci, mais bercy. Car le tondeur, le défriseur, le scalpeur loge au bord de la seine. C’est vrai que de nos jours, on y trouve le cousin du piranha dans notre belle eau grise de ce fleuve parisien. Et le frère du piranha, s’appelle bercy. Bercy beaucoup !

Beaucoup de bercys prolifèrent non dans l’eau, mais juste au dessus, concentrés dans une énorme bâtisse où on les retrouve à tous les niveaux.
Le bercy de base n’est pas encore très hargneux, il lui faut d’abord grimper dans les étages supérieurs à coup d’idées ameneuses de fric. 
Car les bercys cherchent et trouvent. Il trouve comment rajouter de la tonte, comment vider tes poches. Le bercy aime autant la tête que la veste ou le pantalon. Dès que tu as une poche, il veut qu’elle soit vide. Même pas un mouchoir pour pleurer. Surtout, pas une larme, ni de whisky, ni de champagne, ça peut te coûter un doigt, voire une main ! Seul le bercy est habilité à consommer ces boissons, vu qu’il t’a pompé un maximum, il se réjouit et fait la fête.
-         Les gars, il nous fallait un milliard aujourd’hui, vous en êtes où ?
-         Patron, on en a fait plus de deux !
-         Allons fêter ça, que les bouchons pètent !
Ces justes paroles lancées par un bercy gradé, plaisent aux bercys baseux, qui se disent :
-         Je dois trouver un nouveau truc, bien piqué des hannetons pour que mon boss y soit content et me fasse monter d’un cran ! D’arrêt !
Et ça marche ! Plus le bidule est saugrenu, plus il plaît. Z’on même conçu de faire cracher au bassinet tous les pékins du coin sur du fric dont ils ne voient pas la couleur. C’est t’y pas beau ça ? La CSG, Comment Soutirer des Gains ! Sont forts quand même, hein !

Puis aujourd’hui, à l’heure où je vous parle… heu, où j’écris, ils vont t’en piquer sur tes économies. Si… Si… L’ont dit, vont le faire. Vont te baiser sur le front chauve ou pas, te câliner les poches et y soustraire le moindre centime. T’as mis un  petit pactole à gauche ? La gauche a compris que c’était pour elle, alors elle va… s’en servir avant que tu passes l'arme à gauche.
-         S’en servir pour quoi ? Pour qui ?
-         Rassure toi, pas pour ton bien être, non, toi, tu as économisé, donc tu es nanti. Vont le donner à des qui ont moins que rien. Solidarité ! T’es pour ? T’es contre ? S’en fichent les bercys !

L’argent n’a pas d’odeur ? Pourtant, le bercy a une propension à le détecter.
Tiens ! Là, chez ce vieux de quatre-vingt-dix ans qui a bossé quarante-cinq ans en commençant à quatorze balais et qui se goinfre de sa retraire de mille deux cents euros, piquons lui ses économies.
-         Ah, t’avais mis de côté pour tes vieux jours ? Mais t’es vieux… et t’en a plus pour longtemps, alors, aboule le fric, pépère !
C’est beau la solidarité, que c’est beau la vie !

J’ai omis de vous signaler que les bercys qui sont environ cinq mille ont un  chef suprême nommé pour une durée déterminée et que ce super-chief a au-dessus de lui un plus gros encore. Plus ce gros poisson est gauche, plus il demande à manger. Plus il mange, plus les bercys doivent imaginer des ressources pour alimenter ses ambitions dépensières, jusqu’à vider les millions de poches mises à disposition et qu’il ne reste plus un poil sur aucun caillou.
bercy patron !

Le changement c’est pour maintenant ! Eh bien, c’est vrai ! Tout change, hier j’ai dit : non. Ben aujourd’hui, je dis : oui.
Hier, j’ai avancé d’un pas. Aujourd’hui, je recule de deux. Comment veux-tu… Comment veux tu que je…
Et malgré ça, il nous enfonce le clou bien en deçà de l’imagination !

Bercy patron !