On a survécu à cette fin du monde annoncée avec fracas.
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Quelle fin du monde ?
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Tient, moi non plus, je n’ai rien vue !
Et puis, vient la nuit du vingt-trois au vingt-quatre
décembre. Là, pas génial ! Malade !
Je suis malade et mon homme aussi. C’est la première fois en quarante- six ans
qu’on est malade ensemble.
C’est beau l’amour !
Cette veille de Noël, on est tous réunis pour faire la fête
et voilà, nous, les hôtes sommes au lit. Non, pas pour la bagatelle mais à
cause de la gastro.
La gastro, tout le monde connaît, donc je ne donnerai aucun
détail. Mais pendant que nos chers petits, eux, sont là pour en profiter, nous
les zombis, on les regarde.
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- Tu veux un peu de de bûche ?
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Pas tout de suite !
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Un morceau de chocolat, alors ?
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Plus tard, merci !
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Une coupe de champagne pour fêter Noël ?
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Heu, non, ça ne passera pas, je t’assure !
Belle soirée les enfants ! C’est la joie ! Le
moindre petit bout de nourriture ou la moindre goutte d’alcool passant devant
nos yeux a le malheur de nous conduire illico dans une petite pièce appelée WC.
Isolement total ! Heureusement ! Vu les bruits de tuyaux vidangeurs. On
ne peut pas faire participer tout le monde à ce tableau.
Tu crois que le lendemain, une fois la vidange terminée, ça
va aller mieux. Que nenni ! Cette cochonnerie continue. Mais énorme
avantage, pendant que tous les autres, qui à force de bouffes vont prendre du
poids, et bien, nous, on tient la ligne.
Bien fait pour vous et joyeux Noël !
Anne Kitline