Un pigeon parisien et fier de l’être. Pigeon et parisien ! Donc, s’en allait droit devant, dans le vent, soulevant ses plumes, avant de se faire plumer.
Sur son chemin, il rencontre une belle et forte pigeonne.
- Crou, crou, ma belle, crou, crou, ne t’en va pas, regarde moi, crou, crou !
- Arrête de me tourner autour du pot, j’ai à faire, mon œuf est tout seul, il m’attend !
- Viens, ma colombe, on va jouer à pigeon vole, et je vais te voler dans les plumes !
- Tu me donnes le tournis, mon compère pigeon à moi, va te raccourcir tes abattis !
- Crou, crou, allez, viens, crou, crou !
- Je n’ai pas l’intention de me faire pigeonner, moi ! Vas voir ailleurs si j'y suis, dragueur professionnel !
Elle s’envola, aussi vite qu’elle était venue.
Le pigeon dépité, tourne et retourne, revient, part, et de nouveau, sur sa route, il croise encore une forte et belle pigeonne.
- Crou, crou, ma belle, ne t’en va pas, crou, crou, que tu es belle, ma colombe !
- Crou, crou, crou, crou ! Dit-elle en faisant mine de rien et tournant sur elle-même.
- Vraiment, tu as de belles plumes, un petit pigeonneau, ça te dit, ma colombe ? T'as de beaux yeux, tu sais !
- Oui, je connais : (t’as de beaux yeux tu sais), je vais au ciné, quelquefois !
- Viens, je t'emmène à Venise !
- Et bien, comme intimité, tu te poses là, mon beau !
- Alors, viens, dépêche toi ! Je n’en peux plus, moi, d'attendre !
- D’accord, mon beau, on va faire connaissance et plus si affinité ! On va mêler nos plumes !
Et nos deux pigeons joignant leur croupion et à fond dans l’action, ne voient pas ce qui les attend.
Un gamin qui passait par là, ne cache pas sa joie, ajuste les pigeons avec son lance-pierres, vise, et pan, tire. Le super dragueur s’affale, raide mort.
- Tiens, maman, un pigeon aux petits pois pour ce soir ! Dit le gosse, tout content, son pigeon plein de sang à la main.
- Belle bête ! Le félicite sa mère.
Anne Kitline
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