Solitaire ! Je suis solidaire des solitaires. J’adhère ! Que faire contre le solitaire ? L’accompagner ? Non ! Le solitaire est seul, par définition. La compagnie lui nuit fortement. Je vous le répète, seul, le solitaire est seul mais pas unique. O combien de solitaires sont solides, seul dans leur coin. Un coin solitaire, bien sûr !
Jusqu’au jour où, le solitaire devient deux. Comment ? Peut-être avec un ver. Un ver solitaire ! Là, il est habité et même encombré, le solitaire. Et ce n’est pas salutaire.
Que faire d’un ver, surtout solitaire ? Et ce ver, se veut il vraiment solitaire ? Le solitaire n’a plus qu’une idée en tête, et non en l’air, se débarrasser de l’autre solitaire. Comment procéder ? Boire un verre en pensant que le ver va se faire la paire. Et un ver solitaire qui se fait la paire, ça fait combien de verres ? Voilà que moi-même, j’erre, mais c’est temporaire !
Bon, je reviens à mon solitaire. Cherche t-il un copain pour partager le pain, ou une copine de bonne mine ? Je vous le dis, il est solitaire. Alors, trouver une moitié et en arriver à un solitaire et demi, ça ne lui convient pas, c’est sûr. Le solitaire est UN, et pas un et demi. Il aime les chiffres ronds, le premier des nombres premiers. Donc, un solitaire ne se divise pas. Il ne sera jamais la moitié de quiconque.
Le solitaire, au café, ne prendra jamais un demi, ni un quart de vin, il commandera un entier. Un entier de quoi ? Ça, c’est lui qui voit. Ceci dit, il peut manger un quatre quart. Et oui, ça fait un entier. Il est ainsi, le solitaire.
Que fait-il de ses soirées, je vous le donne en mille, il joue. A quoi joue t-il ? Au solitaire, c’est évident ! C’est le seul jeu qu’il pratique, le solitaire.
A son grand désespoir, le solitaire possède des doubles, des paires, des trucs par deux. Deux yeux, deux mains, deux pieds, deux oreilles et j’en passe. Ne lui parlez surtout pas de son double –menton-, il va le nier. Ne le doublez pas, jamais !
Le seul cadeau qu’il accepte, c’est une bague. Un solitaire ! Un solitaire pour un célibataire solitaire qui a un ver solitaire, seul, il se terre, pour s’enfiler un verre, envers et contre tout et surtout contre tous.
Le solitaire n’est pas téméraire, souvent il se terre dans un état stationnaire. Il sait se taire, c’est son affaire. Il n’a jamais l’air débonnaire ou patibulaire, pour lui, c’est secondaire. Il ne cherche pas à plaire et sait se soustraire devant ses pairs comme devant ses frères. C’est clair !
Anne Kitline
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