lundi 18 juin 2012

Mon très cher Ongle !

Mon Ongle, mon très cher Ongle,

Par la présente, je viens t'expliquer mon désarroi. C'est vrai, je t'ai négligé, je faisais attention à toi que rarement, et seulement lorsque tu me gênais, que tu devenais encombrant - non, encombrant n'est pas le mot qui convient - enfin, quand tu commençais à me faire souffrir. Car, tu me fais très mal quelques fois. Oui, je sais, tu me dis que c'est involontaire. Je n'en suis pas si sûre !

Il se trouve qu'au moins une fois par mois, sinon plus, je te rabaisse, je te coupe de tout, tu deviens petit, tout petit, minuscule et tu n'aimes pas ce traitement. Alors, vengeance, c'est là que tu t'obstines à fouiner dans les coins, à tout pousser, écarter,  aller de travers pour passer et moi, j'en souffre. Je te l'ai souvent dit ! Mais toi, tu t'en fiches et tu cherches même à entraîner les autres avec toi pour qu'eux aussi soient malfaisants à mon encontre.
Mais, je tiens à toi et à tes dix-neuf copains, petits et grands. Pourtant, j'ai remarqué quelque chose de très bizarre, plus tu vieillis, plus tu es dur. Comment tu expliques cela ? Hein ! C'est de la méchanceté pure et simple ! Tu n'es pas responsable, c'est ce que tu me rabâches depuis des années. Je ne te crois pas !

je dis au début de ma lettre que je te néglige, la vérité, c'est que je dois m'occuper de ta santé et de ta propreté tous les jours, et si je ne le fais pas, tu te salis, tu te couvres de noir, tu pues, oui, tu pues et même, tu colles. Je te nettoie, je te décrasse ! Bien sur que lorsque tu es couvert personne ne voit ta saleté, mais dés que tu te mets à nu, tu empestes et tout le monde le sent. Ce que tu as porté, n'est plus mettable, c'est humide, ça sent terriblement mauvais et je dois te changer.
100 - H - Ô - 7 - PLUS - L - H - Ô,  PLUS - L - 100 -

Tu comprends ma lassitude à faire cas de toi. Et pourtant, l'autre jour, j'ai cru que j'allais m'évanouir, tourner de l'oeil. Pourquoi ? C'est ta faute, tu voulais m'en faire voir de plus belles, c'est ça ? Tu t'es arraché de moi, d'un coup, et tu as réussi à me faire tordre de douleur, alors, je t'en veux. Je t'en veux à mort ! Je suis même allée consulter mon médecin car j'ai eu très peur pour moi, peur que tu tombes car ta vie ne tient plus qu'à un fil, c'est peu, hein, un fil ! 
Si moi, je tiens à toi, ce n'est pas réciproque. Le docteur m'a averti que tu allais me laisser tomber pour de bon, mais grande surprise, un autre allait prendre ta place.
Cet autre, je ferai plus attention à lui, je le choierai, il sera vernis. Cela t'es rarement arrivé d'être vernis, eh bien ça va changer avec le nouveau. Mais attention qu'il ne devienne comme toi, dur, de plus en plus dur, ne va pas l'influencer, car pour le moment, tu es encore son tuteur, jusqu'à ce qu'il pousse à la grandeur normale et qu'enfin, toi mon cher Ongle du pouce du pied droit tu ne tombes à jamais !

A dieu, mon très cher Ongle !

Anne Kitline

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