lundi 25 juin 2012

Immondices


Sept heures du matin, douche, p’tit dèj sur le balcon, face à l’étang, comme d’hab. Et là, horreur et damnation ! Des ordures, des déchets, des immondices, j’ai le panorama juste devant mes yeux. Un bol de chocolat fumant, et en face, des poubelles qui débordent. Constatez vous-même. Vous croyez que j’habite Naples, non, je vis à Sète, petite ville du sud. 

-         Alors, ils sont en grève ! Me dîtes-vous.
-         Que nenni !
Depuis que c’est « l’Agglo » qui gère les ordures ménagères, c’est souvent comme ça. Moins j’en fais, mieux je me porte ! Nouvelle devise appliquée aujourd’hui. Nous sommes restés avec ces cochonneries tout le week-end.

Aux « States », la peste n’a pas disparue, mais nous, ici, à Sète, nous avons la chance d’avoir les goélands qui à travers le sac poubelle, détectent la « bouffe » enfermée. Et hop, un coup de bec et ça s’ouvre. Ils étalent le sac sur  la chaussée, c’est ce que vous voyez sur les photos. Mais ne jetons pas la pierre, je devrais dire le sac, aux goélands. Les responsables, sont les humains, les oiseaux, eux, profitent de notre saleté.


Donc, cet été, vous pouvez imaginer ce que sera cet espace si convivial devant ma fenêtre et je n’ai parlé que de la vue, mais l’odeur… l’odeur qui s’intensifie avec la chaleur, qui dépasse souvent les trente degrés, je suis sure que vous la sentez. Bienvenue aux touristes qui vont débarquer en masse et générer plus de déchets encore. - - Quel régal, mes amis !
Chers touristes qui avez loué un appartement « Résidence de l’Europe », à la Corniche, vous allez être gâtés, je vous l’affirme. Tiendrez-vous toutes vos vacances sans que votre nez et vos yeux en pâtissent ? Je vous le souhaite !
Autrement, privés de sens olfactif et aveugle, vous pouvez venir sans aucune crainte, votre étonnement viendra seulement des gros oiseaux qui tournent devant la grille de votre résidence. Aimez-vous les oiseaux ? Vous ne serez pas déçus !
Depuis quelques années déjà, le maire tente d’embellir la ville mais pour y arriver, il faudrait supprimer les habitants qui la pourrissent et je peux vous dire que ça fera du boulot.

Au fait, la taxe sur les ordures ménagères, « kézako ? Tu payes, cher, très cher, et plus tu payes, moins le service est rendu. Combien de kilos d’ordures par personnes en France ? Trois cent quatre vingt quatorze kilos par ans. Bravo la consommation ! Bravo les emballages ! Bravo les consommateurs ! Bravo à nous tous !

Anne Kitline

samedi 23 juin 2012

Les lentilles


Je suis « miro », pas le peintre, non, je suis « miro », comme une taupe, bigleuse. Je porte des lunettes, des carreaux d’au moins un centimètre d’épaisseur, grosse monture marron-foncé… tu vois le look ? Pas franchement génial. Et même avec ces verres, ma vue est défaillante, alors, port de lentilles me dit mon « ophtalmo ».
-          Ah non, pas de lentilles, ça fait trop mal aux yeux !
-          Essayez quand même !
Et me voilà chez Dencott, LE spécialiste des lentilles de contact (à l’époque de la préhistoire des lentilles.)
Donc, premier essai. J’ai la plage dans les yeux, tout le sable de la plage, ça pique, ça gratte et je pleure, je pleure… ben non, pas toutes les larmes de mon corps, il faut qu’il en reste pour demain. Car, demain, je dois recommencer à les porter, je dirais plutôt à les supporter et ce durant trois bonnes heures au moins.

Six mois ont passés, on s’habitue à tout, même aux lentilles de contact. Je suis pour le contact, le contact en tout genre, mais le contact avec mes lentilles me semblait perdu, il ne fut que difficile, on ne peut plus difficile ! Bref, je les mets déjà, presque une journée, miracle !

Mais pour les poser sur mon œil et sur les deux yeux, il me faut… allez… plus d’une heure. La lentille placée sur mon doigt qui s’approche de mon œil façon « indien sur le sentier de la guerre », en catimini. Raté, l’œil se referme instinctivement et la lentille se barre dans le lavabo. Si vous ne savez pas, la lentille semi-rigide ou semi-souple, ça dépend de l’optimisme de l’utilisateur, est transparente et donc si vous voyez mal ou peu, la lentille est invisible. A tâtons, car j’ai les yeux au bout des doigts, je retrouve ce petit bout de plastique dur au fond du lavabo. Ouf ! Il n’a pas chu dans le trou !

Autre matin, mal réveillé, j’ouvre le flacon pour prendre ma lentille. Je la pose sur mon doigt pour mettre celui-ci dans l’œil. Oui, je ne vous ai pas dit, je me mets le doigt dans l’œil tous les jours, pouvez-vous en dire autant ?
-          Merde… je l’ai perdu ! (Dans ce cas là, je ne suis pas polie du tout.) Chéri, viens vite !
Et Chéri se lève en rechignant, il est six heure du « mat ».
-          Ma lentille est partie dans le siphon !
Et le pauvre Chéri démonte le siphon en rouspétant. Rien, il ne trouve rien, pas plus de lentille que de beurre en broche. Tiens, je suis côté alimentaire, beurre, broche, lentille, quel repas !
Mon cher mari remet le siphon en place après avoir cherché, lavé et rincé ce tuyau, tandis que je m’imagine déjà avec une seule lentille sur un seul œil. Pour y voir plus clair, c’est réussi !
Sitôt mon époux hors de la salle de bain, je constate que la dite lentille se trouve gentiment au fond de son flacon d’origine. Je ris sous cape, mon Chéri a fait tout ça pour des prunes, mais je ne suis pas idiote, j’ai rien dit, pas soufflé mot de ma trouvaille.

Autre jour, autre petit malheur. Je m’explique. L’œil me grattouille, me chatouille, alors, avec ma délicatesse légendaire, je frotte, et re-merde, je vous ai dit, je ne suis pas distinguée quand il s’agit de ce corps étranger dans l’œil. Cette lentille, s’est coincée dans le coin droit, en haut, vous voyez, lorsqu’on essaye de faire les yeux blancs, elle s’est nichée là-haut.
Panique… comment je fais pour la remettre sur l’iris ? Et en plus, ça fait mal.
-          Cochonnerie de truc à la « con » ! Chéri, viens m’aider, s’il te plaît !
Il lui plaît, mais il n’arrive à rien et la douleur augmente et j’ai peur de ne jamais pouvoir la récupérer.
Et puis, toute seule, comme une grande, cette fichue lentille réintègre sa place. Comment j’ai fait ? Mystère ! J’ai pas compris le mode d’emploi. Et si encore ça ne s’était produit qu’une seule fois, mais non, j’ai souvent récidivé. Ah les lentilles baladeuses, quelle joie ! Mais les lentilles sauteuses, c’est autrement perturbant.
Un jour de grand vent, « paf » je perds ma lentille dans la rue. Oui, le vent assèche l’œil et la lentille se décolle. Donc, mon verre de contact saute et tombe sur le bitume et Chéri et moi, à quatre pattes, fesses en l’air dans la rue piétonne, pour retrouver ce petit machin de même pas un centimètre de diamètre. On ne l’a pas retrouvée, bien sûr, et moi, par contre, je me retrouve borgne ou quasi borgne, je ne vois plus que d’un œil.
Et hop, chez l’ « oyoliste » pour commander une lentille. J’ai bien écrit l’ »oyoliste », oculiste, qu’ausculte t-il ? Bon, mauvaise blague à part, durant un voyage en Italie, pour quel motif, j’ai perdu celle de l’œil droit, mais j’avais une autre de secours, seulement c’est pour le gauche.
-          Bonjour Docteur, voilà, je viens vous voir, j’ai deux yeux gauches !
Le toubib m’a regardé comme si je venais d’une autre planète ou que j’étais complètement débile.
-          Ah, très chères lentilles, je vous adore malgré toutes les petites misères subies lors de votre port. Je vous adore car j’ai gagné un dixième de vue, alors je vous chéris, n’est ce pas Chéri !


Anne Kitline

lundi 18 juin 2012

Mon très cher Ongle !

Mon Ongle, mon très cher Ongle,

Par la présente, je viens t'expliquer mon désarroi. C'est vrai, je t'ai négligé, je faisais attention à toi que rarement, et seulement lorsque tu me gênais, que tu devenais encombrant - non, encombrant n'est pas le mot qui convient - enfin, quand tu commençais à me faire souffrir. Car, tu me fais très mal quelques fois. Oui, je sais, tu me dis que c'est involontaire. Je n'en suis pas si sûre !

Il se trouve qu'au moins une fois par mois, sinon plus, je te rabaisse, je te coupe de tout, tu deviens petit, tout petit, minuscule et tu n'aimes pas ce traitement. Alors, vengeance, c'est là que tu t'obstines à fouiner dans les coins, à tout pousser, écarter,  aller de travers pour passer et moi, j'en souffre. Je te l'ai souvent dit ! Mais toi, tu t'en fiches et tu cherches même à entraîner les autres avec toi pour qu'eux aussi soient malfaisants à mon encontre.
Mais, je tiens à toi et à tes dix-neuf copains, petits et grands. Pourtant, j'ai remarqué quelque chose de très bizarre, plus tu vieillis, plus tu es dur. Comment tu expliques cela ? Hein ! C'est de la méchanceté pure et simple ! Tu n'es pas responsable, c'est ce que tu me rabâches depuis des années. Je ne te crois pas !

je dis au début de ma lettre que je te néglige, la vérité, c'est que je dois m'occuper de ta santé et de ta propreté tous les jours, et si je ne le fais pas, tu te salis, tu te couvres de noir, tu pues, oui, tu pues et même, tu colles. Je te nettoie, je te décrasse ! Bien sur que lorsque tu es couvert personne ne voit ta saleté, mais dés que tu te mets à nu, tu empestes et tout le monde le sent. Ce que tu as porté, n'est plus mettable, c'est humide, ça sent terriblement mauvais et je dois te changer.
100 - H - Ô - 7 - PLUS - L - H - Ô,  PLUS - L - 100 -

Tu comprends ma lassitude à faire cas de toi. Et pourtant, l'autre jour, j'ai cru que j'allais m'évanouir, tourner de l'oeil. Pourquoi ? C'est ta faute, tu voulais m'en faire voir de plus belles, c'est ça ? Tu t'es arraché de moi, d'un coup, et tu as réussi à me faire tordre de douleur, alors, je t'en veux. Je t'en veux à mort ! Je suis même allée consulter mon médecin car j'ai eu très peur pour moi, peur que tu tombes car ta vie ne tient plus qu'à un fil, c'est peu, hein, un fil ! 
Si moi, je tiens à toi, ce n'est pas réciproque. Le docteur m'a averti que tu allais me laisser tomber pour de bon, mais grande surprise, un autre allait prendre ta place.
Cet autre, je ferai plus attention à lui, je le choierai, il sera vernis. Cela t'es rarement arrivé d'être vernis, eh bien ça va changer avec le nouveau. Mais attention qu'il ne devienne comme toi, dur, de plus en plus dur, ne va pas l'influencer, car pour le moment, tu es encore son tuteur, jusqu'à ce qu'il pousse à la grandeur normale et qu'enfin, toi mon cher Ongle du pouce du pied droit tu ne tombes à jamais !

A dieu, mon très cher Ongle !

Anne Kitline

mardi 12 juin 2012

Eugène


Madame Germaine Duchesne n’a aucune haine pour cet énergumène à grosse bedaine jusqu’à ce qu’elle comprenne comment il la malmène. Franchement, elle me fait de la peine et ça me gène de le voir lorsqu’il se déchaîne après la pauvre Germaine.

Ce Miocène, je le trouve obscène face à elle si puritaine et toutes leurs scènes sont malsaines, en plus, c’est une vrai rengaine et il faut avoir du cérumen dans les oreilles pour ne rien entendre quand ils reviennent dans leur domaine. 
Moi, c’est Madeleine - quoique certaines vilaines m’appellent Sans-gêne - je leurs suis mitoyenne ou riveraine, comme vous voudrez, et en vrai citoyenne, il faut que j’intervienne.
-          Germaine, un jour il te fera la couenne.
Il semblerait que ça lui convienne car elle le trouve très amène.
-          Amen !

Je ne suis pas magicienne et devant ce spécimen à gros abdomen, cette baleine, cet aliène, qui lui assène des calembredaines et des fredaines, je le passerais bien à la gégène sans aucune gène sur ses parties érogènes.

Mais l’aérienne Germaine - ah, je ne vous ai pas dit, c’est ma marraine – tient à ce que j’apprenne que la vie qu’elle mène n’est pas la mienne, mais la sienne et qu’en vraie tacticienne, elle obtienne plus d’une vingtaine, voire des centaines de millions de son capitaine de mari, car il est capitaine.
L’épicurienne Germaine quand elle se démène, n’est plus stoïcienne, elle dégaine ses arguments et entraîne son mari Eugène sans qu’il parvienne, à grand-peine, devant cette soudaine attaque à en prendre de la graine.

Parlons d’Eugène, c’est sa bouteille d’oxygène, à Germaine, toujours sur son dos. L’autre jour, il voulait qu’elle soutienne, comme cette ancienne tragédienne qui déclamait dans les arènes de Gènes tout proche de la fontaine, qu’il était son mécène.
La pauvre vendéenne, car Germaine est vendéenne, la ramène pas souvent, elle réfrène ses colères qui sont loin d’être quotidiennes, parce qu’il lui impose une quarantaine sévère pour qu’elle se souvienne, que lorsqu’il a sa chaîne à la main,  c’est pour qu’elle devienne très docile.

Moi, Madeleine et mon amie Hélène, qu’à cela ne tienne, sommes à la traîne devant ce phénomène, je veux dire Eugène, il faut qu’il nous surprenne par ses idées arachnéennes, tisser sa toile en arrière-scène, sans que la mondaine Germaine comprenne.
Pour se calmer, Germaine, ingère des goldens, évite le gluten, mange du lapin de garenne avec une julienne, boit de la verveine. Comme vous voyez, elle n’est ni végétalienne, ni végétarienne.
Lui, par contre, n’a aucune hygiène, il prend des hallucinogènes qu’il prépare sur son bec benzène. Il mélange du carotène, des comprimés par dizaines ou par douzaines, ça lui donne une haleine de hyène ou de chacal, au choix. Sa prochaine veine, oui, son filon, sera de piler de la porcelaine, puis écraser une vipère reptilienne et martienne, ainsi qu’une chienne que lui procure une bohémienne du nom de Célimène, trouver une sirène, ajouter du bleu de méthylène, une trentaine de graines de troène sans leur gaine, mélanger le tout, bien mixer, le réchauffer sous l’aine, avaler d’un trait.
Aucun phénomène allergène s’il enchaîne avec un repas.

Germaine rêve que lui vienne, à Eugène, une gangrène vu son diabète, ou une maladie vénérienne, à cause de ses collégiennes et lycéennes urbaines dont il abuse de façon inhumaine.
La coupe est pleine, se dit Germaine, il faut qu’il apprenne à ses dépens - s’il se surmène à la soixantaine - qu’un infarctus ne le surprenne et accélère sa moyenne...  cardiaque.
Malgré tout, Germaine est sereine, elle se promène sur les bords de la Seine en semaine, ou sous les chênes de son éden dont elle est la gardienne. Il y a dans son jardin, des ruines gallo-romaines, un poste à galènes, un gazogène, des fumigènes d’une fête foraine, un vieux loden en laine dans la prairie un peu plus lointaine, et aussi là-bas, un allogène qui côtoie une antenne, et plus loin encore, la benne près de l’éolienne, où sont jetées des persiennes parisiennes et des poulaines marocaines, mais qu’en bonne marraine, elle conserve pour moi, sa chère Madeleine.
Je l’aime ma tendre Germaine, mais son Eugène, faut pas qu’il se méprenne, je le jetterai bien dans une grotte souterraine d’où proviennent des chauves-souris, jusqu’à ce qu’il attrape la migraine et que sa boite crânienne explose... et encore, je me freine !
-          Comme vous voyez, je l’adore Eugène, l’énergumène, le turkmène à grosse bedaine !

Anne Kitline

vendredi 8 juin 2012

Les chats


De bon matin, qu’il pleuve… Non, ici, il ne pleut pas ! Qu’il vente… ça oui, beaucoup de vent chez moi, c’est le pays du vent.
Donc, même s’il vente, je pars à la rencontre d’une petite bestiole. Quand je dis « petite bestiole », cet animal a pris une place privilégiée dans nos relations, de lui à moi.
Notre rencontre ? Un jour sans vent ! Bien sûr que si, il en existe ! Sur le perron d’une maison bourgeoise de ma ville. J’étais venu là, pour nourrir cette petite bête.
Je prends donc le chemin vers la maison, écouteurs sur mes oreilles, pas rythmés par la musique émanant de mon MP3, et rendez-vous avec « le fauve ».
Dès le portail franchit, je le vois. Il m’attend, assis, majestueux… vu de loin… j’approche et je déclenche sa fuite. Ça commence bien !
Ce que j’ai entrevu, c’est un petit matou peureux. Allez, je vais vous le décrire. 30 cm de long, 15 à 20 de haut, poils longs allant de blanc, pas très blanc d’ailleurs, roux, marron, noir, grosses pattes blanches. Mais voilà, je n’en ai vu qu’un et je sais qu’il y en a cinq de ces bestiaux.
Pour tout vous dire, je n’aime pas les chats, ils ne m’attirent pas du tout et je ne connais pas leurs réactions. Alors cinq de ce genre qu’il me faut nourrir…
Chat me suffit ! Et s’ils étaient « chats pitres » ? Entre chats, s’entendent-ils ? Y aurait-il dans le lot un chat laid ? Un chat piteux, heu non, piteau, chapiteau, n’importe quoi ! Et puis pourquoi cinq chats, ils auraient pu être sis, châssis ! Ah, ah, ah !
Tandis que j’avance, clés en main vers la porte de la villa, une débandade de matous s’échappant dans toutes les directions me fait hésiter. Y’a là, non, pas « yallah ! Il y avait là, deux chatons tout noirs, un blanc tigré, et un siamois adulte. Plutôt UNE siamoise, leur mère. C’est beau des petits chats, mais sauvages, ce n’est pas ma tasse de thé. Mes amis ayant acheté ce terrain, où déjà, il y avait des occupants… les chats.
Tranquillou, je leur sers le repas au « Cat Snack Bar » comme disent mes amis à chats. Bol de lait pour les jeunots, croquettes pour les deux adultes. Mission remplie, je m’installe sur le perron, harmonica aux lèvres et tant pis pour les voisins.
Sur ce, le premier matou de ma vision vient vers moi, doucement, à pas comptés, prêt à rebrousser chemin au moindre mouvement de ma part.
Je suis figée, dans la tente… non, dans l’attente. Je n’ose plus jouer. Et le chat se pose tout près de moi, mais quand même sur la défensive. Je n’en mène pas large. Chat m’ennuie beaucoup et c’est chat crément dur pour moi. Que va-t-il faire ?
Le chien je sais comment ça réagit, mais les « greffiers », connais pas ! Je vais pour me lever et hop, le chat disparaît. Raté, sauvage il est, sauvage restera !

Le soir, de nouveau clés en main et écouteurs aux oreilles, me voilà sur le chemin de la découverte. Ne pensez pas que « chat me pèse », oh que non, mes amis ont un superbe jardin d’où l’on voit la mer et j’aime l’admirer, le jardin, mais aussi la mer. Jardin un peu, comment dire, surtout pas à la française, un jardin qui a leur caractère, à mes amis, c’est la liberté. Oiseaux, écureuils et CHATS.
Et « chat loupe » pas, à ma vue, les cinq chats se barrent au galop. Je ne peux pas dire que ce sont des « chats lents », ni des « chats ronds », au contraire, maigres, maigres, les pauvres bestioles.
Sitôt les gamelles remplies, les chats se ruent, « charrue » pour se goinfrer, mais je suis là, je rode… et ils ont la trouille. Et hop, comme une envolée d’oiseaux, ils fuient à nouveau sauf le « poils longs » qui me jette un regard moins méfiant, plus doux.
Mais il me drague ce bestiaux ! 
La conquête est rapide, adopté le matou et moins sauvage maintenant. On s’aime, je le caresse de la tête vers la queue, il apprécie et d’un coup, fait le dos rond, et là, c’est ma main que je retire à toute vitesse. Oh la peureuse ! Eh non, il voulait plus de caresse, toujours plus. Faut connaître, hein ! Bref, on est devenu hyper copains, lui et moi, mais les quatre autres, niet ! Rien, nada !
Au fil de la nourriture et des gamelles, ces quatre matous sont devenus adultes, non reproductifs et sont restés sauvages. Mais…
Mais de chat à chats, « chat qu’un » son territoire et lorsque les sauvageons font irruption dans la maison, le « poils longs » miaule au crime de lèse matou.
-          Fichez le camp d’ici, vous autres, j’ai conquis cette        maison, et par la douceur en plus. J’y suis chez moi, alors déguerpissez !
Donc, si les « chats rognent » son terrain à « poils longs », bon, je sais, il a un nom, TOO MUCH, mais il est sourd comme un pot et ne répond jamais ni à ce nom, ni à aucun bruits. En fait, Too Much, est une femelle. Non, je n’ai pas mis le chat ventre à l’air pour vérifier, mon amie me l’a dit, donc, la petite chatte prend peur de l’invasion féline et quitte « dare-dare » son gîte et laisse son ouvert aux envahisseurs qui s’en régalent.
Il faut vous dire que le « cat snack bar » est convoité, lui, par un couple de goélands voraces et les chats n’ont plus qu’à admirer les « chats rognards » se régaler de la pitance à chats. Moralité, gare ta gamelle, Marcel, sinon, vide elle sera !
« Chat leur » en bouche un coin, à mes amis, de voir que Too Much, je le « chat touille » plutôt que de lui filer une « chat teigne ».
-          Chat alors, disent-ils !
Allez, « chat lu », « chat va ». C'était un chat, t'était un chat, t'était un chat, chat persan.....

Anne Kitline