François, ouille, ouille, ouille !
François, tu as promis !
Promis à tort et à travers. Si, si, j’affirme, à tort et à travers. Tu leurs
avais promis des hausses, des hausses de primes, des hausses d’allocs, des
hausses, quoi, des hausses en tout genre.
Pourquoi ? Surtout pour
qui ? Pour être le plus fort. Pour être le plus haut. Pour cela, tu as
promis n’importe quoi à ceux qui te porteraient au sommet.
Et au sommet, tu y es. Sommet de
la pyramide. On s’y sent seul, hein ? Tu vois toutes ces petites fourmis
qui grouillent à tes pieds. Elles veulent te rejoindre. Y’a pas de place,
là-haut. Y’en a qu’une et aujourd’hui, c’est la tienne. Dis-tu.
-
Ils me pousseraient si je me laissais faire. Allez, dégage, c’est ma
place !
-
Tu ne leur avais pas promis un petit poste quelque part ? Tu t’en
souviens pas ?
Eux, n’ont pas oublié et ils te tannent, ils te
persécutent. Ils ne vont pas te lâcher les baskettes, et jusqu’à ce que tu les
satisfasses, ils ne vont pas te laisser tranquille. Alors, tu donnes, tu
distribues. C’est l’abondance. Bravo ! Ils sont nombreux à se tortiller
pour t’approcher, approcher une goutte de ton pouvoir. Vas-y François,
vas-y !
Et ton électorat, tu leur as
promis quoi ? Elisez-moi à l’Elysée et je vous redonnerai ce que l’autre
vous a piqué ! Elisez-moi à l’Elysée et vous aurez plus d’argent !
Elisez-moi à l’Elysée et je ferai de vous les nantis de mon pays !
Elisez-moi à l’Elysée et tout s’arrangera. En vérité, je vous le dis,
ELISEZ-MOI ! Et Jésus marcha sur l’eau et distribua des petits pains.
Voilà, ils t’ont cru, ils t’ont
porté aux nues et une fois au sommet, qu’est-ce que tu fais ?
-
Ah zut, y’a pas de sous pour donner à toutes ces fourmis, aux cloportes
qui rôdent dans mon sillage ! Comment je vais m’y prendre pour qu’ils me
lâchent ? Je vais prendre le fric chez la masse silencieuse, celle qu’on
n’entend jamais. Sont riches ! travaillent ! Sont
retraités !Payent des impôts ! Piochons là-dedans ! Diront rien,
je les connais mes petits moutons. Je vais les tondre jusqu’au plus petit
poil. Rasés à mort, ils seront ! Tout tondus et pelés ! Je sens que
je vais me régaler, ça me plait ce boulot ! Et puis, je ne sais pas faire
autre chose. Depuis le temps que je baigne dans ce milieu, j’ai compris le fonctionnement,
enfin, mon fonctionnement. Toujours être gentil ! Toujours parler sur
le même ton, tonton ! Toujours faire plaisir ! Toujours
promettre ! Si, si, ça marche ! Croyez-en mon expérience, ma grande
expérience. Et puis, j’aime pas les discutions. Alors, je dis oui ! Oui à
toutes les demandes, et y’en a, des tonnes de réclamations, des tonnes de
modifications, des tonnes d’amendements, des tonnes de pleins de trucs dont je
me fiche mais que je dois faire comme si ça m’intéressait. La poisse, tous ces
trucs ! Aidez-moi, j’ai besoin de vous ! Vous avez des gros
biens, des petits riens, donnez les moi ! Pas pour moi perso, j’en n’ai
pas besoin, mais pour l’état. Depuis le temps qu’on vous dit que l’état c’est
vous, alors donnez à vous-mêmes, donnez tout. Plus vous donnerez et plus vous
aurez. Normal !
-
Ah non ?
-
Mais si ! Tout ce que vous avez mis à gauche. Voyez, ça vous dit
quelque chose ? alors, donnez, c’est pour la gauche ! Je vous promets
qu’avec votre argent, je comblerai des trous.
-
Fini les promesses, on veut des actes !
-
Quoi, des actes ? Je sais pas faire et puis, pour ça, j’ai un Jean
Marc. Si, placide, tranquille, un vrai Derrick, comme le feuilleton. Dormez, je
le veux ! Pendant votre sommeil, votre pactole à gauche, je vais le faire
fondre comme neige au soleil. Vous n’y verrez que du feu ! Mes caisses, je
les ai plus que vidées, alors, retournez vos poches, ouvrez vos portefeuilles,
enfin donnez, donnez tout. J’en ferai un pot commun, impôts communs. J’ai
dit : impôts ! Non vous avez mal entendu, vous êtes sourd comme un
pot !
François ouille, ouille,
ouille !
Hollande ouille, ouille,
ouille !