lundi 13 août 2012

Le camembert Président


Au mois de mai dernier, j’ai acheté un camembert, un camembert Président. On me l’a choisi bien maigre, peu calorique.
-         Oui, je veux bien essayer celui-là !
Erreur de ma part ! Je l’ai laissé mûrir et il est devenu tout mou, tellement mou, que maintenant, c’est un camembert « pépère », un calendos qui ne donne pas envie d’aller plus loin. Pas de bol, il est mou et plus que mou, sans consistance, insipide.

J’avais pris, le quinquennat précédent, un camembert de caractère, toujours un Président bien sûr, et celui là faisait mon affaire. Le seul problème avec lui, c’est que j’avais beau le ranger, bien calé, jamais, je ne le retrouvais à sa place. Ce fromage était constamment en train de se déplacer, il avançait dans toutes les directions à la fois. Quelque part, je trouvais ça intéressant, mais il a vite lassé ceux qui lui trouvaient trop de caractère. Il dérangeait…

Alors que mon nouveau fromton, lui, il est tellement discret, invisible, qu’il ne gène personne. Je suis presque sûre qu’il fera au moins deux quinquennats. Quoique !
J’ai constaté qu’il commence à décevoir.
-         Les gens auraient-ils plus de goût que je le pensais ?
Préfèrent-ils un camembert Président plus ferme, plus dynamique ou une « vache qui rit » ? Car mon nouveau fromage affiche une face rubiconde et un sourire jusqu’aux oreilles, comme sur la boite de la dite « vache qui rit », moins les boucles d’oreilles. C’est vrai, c’est rassurant, mais c’est tout. A moi, il m’en faut plus. Il me plairait qu’il fût plus inspiré que jovial, plus déterminé que « normal », enfin, plus et plus encore.

Ceci dit, méfiez vous du mou. Si le mou tarde à mettre en place des réformes, à vous, la moutarde vous chatouillera les narines. Vous devrez cracher au bassinet, car le mou tond les moutons.
Attention aussi, car le mou rend le futur difficile, d’autant plus si c’est un mou lent, mais ne vous faites pas de mouron même si c’est un mou rond, il faut laisser le mou voir plus loin dans l’avenir et notre futur sera meilleur, je l’espère !

Mon camembert Président, tout mou qu’il est, a fait des portions, partagé sa boite en parts égales, trente huit en tout et le plus drôle, c’est la portion « redressement productif » ! Moi, le seul redressement productif que je connaisse, c’est quand un gars veut un gosse.
-         Viens ma poule, j’ai la baguette au zénith, on va reproduire !
Donc, le redressement… Mouvement du bas vers le  haut. Y aurait-il durcissement au cours du redressement, donc érection ? Il est vrai que l’érection pour se faire « baiser », c’est efficace.
Productif… Késako ? Que va-t-on produire, est-ce pour nous induire (en erreur) ou vraiment pour produire ?

Pour revenir au redressement qui se produit, lui, tout seul et souvent ; j’entends le redressement sexuel, le gars de tout à l’heure peut encore dire, bien sûr s’il est vulgaire :
-         Vient, on monte, j’ te bourre !

Destinée prédestinée, fallait y penser, quelle imagination fertile ont certains qui nous gouvernent et quelle création !
Pensez bien à tout les gars, car du redressement productif, on peut créer la débandade, et là, plus de redressement, productif ou pas ; du zénith, la baguette se dirige vers le nadir, pointe vers le bas.
-         Vous avez dit : ramolli ?
-         Quoi, la baguette ou le gouvernement ?
Mais non, tout est normal. Depuis mon camembert Président jusqu’au dernier quidam. Mais le quidam qui dame le pion à ses supérieurs, ça existe.
-         Damez, je le veux !
Vous avez lu : dormez, je le veux ! Oui, c’est un peu ça, vous endormir, vous endormir avec des mots, des parlottes, des réunions qui ne servent à rien sauf à vous endormir.

Sur ces divagations, mon camembert, un jour sera peut être à la hauteur de ce qu’on lui demande. La fermeté avec le coulant, le caractère avec l’énergie. C’est à souhaiter.

Anne Kitline

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