Au mois de mai dernier, j’ai
acheté un camembert, un camembert Président. On me l’a choisi bien maigre, peu
calorique.
-
Oui, je veux bien essayer celui-là !
Erreur de ma part ! Je l’ai
laissé mûrir et il est devenu tout mou, tellement mou, que maintenant, c’est un
camembert « pépère », un calendos qui ne donne pas envie d’aller plus
loin. Pas de bol, il est mou et plus que mou, sans consistance, insipide.
J’avais pris, le quinquennat
précédent, un camembert de caractère, toujours un Président bien sûr, et celui
là faisait mon affaire. Le seul problème avec lui, c’est que j’avais beau le
ranger, bien calé, jamais, je ne le retrouvais à sa place. Ce fromage était
constamment en train de se déplacer, il avançait dans toutes les directions à
la fois. Quelque part, je trouvais ça intéressant, mais il a vite lassé ceux
qui lui trouvaient trop de caractère. Il dérangeait…
Alors que mon nouveau fromton,
lui, il est tellement discret, invisible, qu’il ne gène personne. Je suis
presque sûre qu’il fera au moins deux quinquennats. Quoique !
J’ai constaté qu’il commence à
décevoir.
-
Les gens auraient-ils plus de goût que je le
pensais ?
Préfèrent-ils un camembert
Président plus ferme, plus dynamique ou une « vache qui rit » ?
Car mon nouveau fromage affiche une face rubiconde et un sourire jusqu’aux
oreilles, comme sur la boite de la dite « vache qui rit », moins les
boucles d’oreilles. C’est vrai, c’est rassurant, mais c’est tout. A moi, il
m’en faut plus. Il me plairait qu’il fût plus inspiré que jovial, plus déterminé
que « normal », enfin, plus et plus encore.
Ceci dit, méfiez vous du mou. Si
le mou tarde à mettre en place des réformes, à vous, la moutarde vous
chatouillera les narines. Vous devrez cracher au bassinet, car le mou tond les
moutons.
Attention aussi, car le mou rend
le futur difficile, d’autant plus si c’est un mou lent, mais ne vous faites pas
de mouron même si c’est un mou rond, il faut laisser le mou voir plus loin dans
l’avenir et notre futur sera meilleur, je l’espère !
Mon camembert Président, tout mou
qu’il est, a fait des portions, partagé sa boite en parts égales, trente huit
en tout et le plus drôle, c’est la portion « redressement productif » !
Moi, le seul redressement productif que je connaisse, c’est quand un gars veut
un gosse.
-
Viens ma poule, j’ai la baguette au zénith, on va
reproduire !
Donc, le redressement… Mouvement
du bas vers le haut. Y aurait-il
durcissement au cours du redressement, donc érection ? Il est vrai que
l’érection pour se faire « baiser », c’est efficace.
Productif… Késako ? Que
va-t-on produire, est-ce pour nous induire (en erreur) ou vraiment pour
produire ?
Pour revenir au redressement qui
se produit, lui, tout seul et souvent ; j’entends le redressement sexuel,
le gars de tout à l’heure peut encore dire, bien sûr s’il est vulgaire :
-
Vient, on monte, j’ te bourre !
Destinée prédestinée, fallait y
penser, quelle imagination fertile ont certains qui nous gouvernent et quelle
création !
Pensez bien à tout les gars, car
du redressement productif, on peut créer la débandade, et là, plus de
redressement, productif ou pas ; du zénith, la baguette se dirige vers le
nadir, pointe vers le bas.
-
Vous avez dit : ramolli ?
-
Quoi, la baguette ou le gouvernement ?
Mais non, tout est normal. Depuis
mon camembert Président jusqu’au dernier quidam. Mais le quidam qui dame le
pion à ses supérieurs, ça existe.
-
Damez, je le veux !
Vous avez lu : dormez, je le
veux ! Oui, c’est un peu ça, vous endormir, vous endormir avec des mots,
des parlottes, des réunions qui ne servent à rien sauf à vous endormir.
Sur ces divagations, mon
camembert, un jour sera peut être à la hauteur de ce qu’on lui demande. La
fermeté avec le coulant, le caractère avec l’énergie. C’est à souhaiter.
Anne Kitline
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