mercredi 22 août 2012

Canicule, cool !


Mon frère, mon pauvre frère qui vient du froid, du brouillard et de la pluie, bref, qui vient du NORD a choisi de venir me voir dans le grand Sud, en pleine canicule, entre trente deux et trente cinq degrés et la nuit vingt huit, vingt neuf. 
Déjà que d’habitude il a chaud quand il fait vingt, là, il fond comme glace au soleil ! Sauf qu’il n’a pas besoin de soleil, ni de s’exposer pour devenir liquide, car il est liquide ! A tel point, que si tu essayes de l’attraper, il te glisse entre les doigts, ça dérape. Pour peu que toi aussi tu transpires, ça fait deux corps liquéfiés qui glissent comme des savonnettes mouillées.
Tout corps trempé par un liquide rencontrant un corps identiquement mouillé, se sent humide jusqu’aux os. Nouveau proverbe caniculaire.
Quand je pense que « canicule » en russe veut dire « vacances », pour mon frère, égal : « merdouille ».
Mer d’huile, s’il veut se baigner, baigner son corps baigné de sueur.
Depuis qu’il est ici, il vit, sa serviette à la main. Non, pas l’attaché-case du boulot, juste une serviette pour l’essuyer qui en peu de temps se retrouve trempée comme une soupe, moins les carottes et les poireaux.
Tu veux lui offrir une glace, rien qu’en l’approchant de lui, la glace coule dans sa main. Je te dis, moi, son thermostat est déréglé, il doit lui indiquer qu’on est en hiver et se mettre à chauffer à bloc, faut appeler la maintenance. Hélas, pour le corps, pas de maintenance,  ça ne fonctionne pas.
Je ne me moque pas, je constate !
C’est vrai que je n’ai pas la « clim ». Ça ne me branche pas de brancher ce truc. Ça me refroidit, je veux dire, je ne suis pas chaude.
-         j’ai une clim réversible. Me dit une copine.
-         Et alors, que veux tu que ça me fasse !
-         Tu devrais l’installer, c’est efficace !
-         J’aime pas !
Elle me casse les pieds, celle là, qu’est-ce que je m’en balance de sa clim, elle fait ce qu’elle veut !

Donc, mon pauvre frère tout mouillé, s’il se couche, en quelques minutes se croit dans une baignoire tant ses draps sont imbibés, non, pas d’alcool, mais d’eau, imbibés d’eau. Il s’ingénie à prendre des douches. Qu’il soit dessous ou non, il est toujours aussi trempé. Je devrais l’appeler : mouillette ! Oui, c’est ça, mouillette, je crois que ça lui sied bien. Je ne peux pas dire : ça lui colle à la peau, vu qu’il ruisselle comme une fontaine et que rien ne peut coller.

Viens, petit frère, viens dans mon Sud ! Climat doux, tempéré, toujours de l’air. Eh bien non, pas quand tu débarques, là, le temps change, il se met à faire humide. C’est pour te souhaiter la bienvenue, pour que tu coules, pas des beaux jours, non, pour que ton corps coule, se vide de son eau.
-         Arrête, tu vas remplir la mer, on ne veut pas de ton eau ! Je n’ai pas dit tonneau, sèche tes oreilles !
J’aurais  pu être plus sèche, ça l’aurait refroidi.
-         Mais non, cool, m’a-t-il dit…
Quoi, coule ? Pourquoi coule ? Je ne coule pas moi !


Anne Kitline

lundi 13 août 2012

Le camembert Président


Au mois de mai dernier, j’ai acheté un camembert, un camembert Président. On me l’a choisi bien maigre, peu calorique.
-         Oui, je veux bien essayer celui-là !
Erreur de ma part ! Je l’ai laissé mûrir et il est devenu tout mou, tellement mou, que maintenant, c’est un camembert « pépère », un calendos qui ne donne pas envie d’aller plus loin. Pas de bol, il est mou et plus que mou, sans consistance, insipide.

J’avais pris, le quinquennat précédent, un camembert de caractère, toujours un Président bien sûr, et celui là faisait mon affaire. Le seul problème avec lui, c’est que j’avais beau le ranger, bien calé, jamais, je ne le retrouvais à sa place. Ce fromage était constamment en train de se déplacer, il avançait dans toutes les directions à la fois. Quelque part, je trouvais ça intéressant, mais il a vite lassé ceux qui lui trouvaient trop de caractère. Il dérangeait…

Alors que mon nouveau fromton, lui, il est tellement discret, invisible, qu’il ne gène personne. Je suis presque sûre qu’il fera au moins deux quinquennats. Quoique !
J’ai constaté qu’il commence à décevoir.
-         Les gens auraient-ils plus de goût que je le pensais ?
Préfèrent-ils un camembert Président plus ferme, plus dynamique ou une « vache qui rit » ? Car mon nouveau fromage affiche une face rubiconde et un sourire jusqu’aux oreilles, comme sur la boite de la dite « vache qui rit », moins les boucles d’oreilles. C’est vrai, c’est rassurant, mais c’est tout. A moi, il m’en faut plus. Il me plairait qu’il fût plus inspiré que jovial, plus déterminé que « normal », enfin, plus et plus encore.

Ceci dit, méfiez vous du mou. Si le mou tarde à mettre en place des réformes, à vous, la moutarde vous chatouillera les narines. Vous devrez cracher au bassinet, car le mou tond les moutons.
Attention aussi, car le mou rend le futur difficile, d’autant plus si c’est un mou lent, mais ne vous faites pas de mouron même si c’est un mou rond, il faut laisser le mou voir plus loin dans l’avenir et notre futur sera meilleur, je l’espère !

Mon camembert Président, tout mou qu’il est, a fait des portions, partagé sa boite en parts égales, trente huit en tout et le plus drôle, c’est la portion « redressement productif » ! Moi, le seul redressement productif que je connaisse, c’est quand un gars veut un gosse.
-         Viens ma poule, j’ai la baguette au zénith, on va reproduire !
Donc, le redressement… Mouvement du bas vers le  haut. Y aurait-il durcissement au cours du redressement, donc érection ? Il est vrai que l’érection pour se faire « baiser », c’est efficace.
Productif… Késako ? Que va-t-on produire, est-ce pour nous induire (en erreur) ou vraiment pour produire ?

Pour revenir au redressement qui se produit, lui, tout seul et souvent ; j’entends le redressement sexuel, le gars de tout à l’heure peut encore dire, bien sûr s’il est vulgaire :
-         Vient, on monte, j’ te bourre !

Destinée prédestinée, fallait y penser, quelle imagination fertile ont certains qui nous gouvernent et quelle création !
Pensez bien à tout les gars, car du redressement productif, on peut créer la débandade, et là, plus de redressement, productif ou pas ; du zénith, la baguette se dirige vers le nadir, pointe vers le bas.
-         Vous avez dit : ramolli ?
-         Quoi, la baguette ou le gouvernement ?
Mais non, tout est normal. Depuis mon camembert Président jusqu’au dernier quidam. Mais le quidam qui dame le pion à ses supérieurs, ça existe.
-         Damez, je le veux !
Vous avez lu : dormez, je le veux ! Oui, c’est un peu ça, vous endormir, vous endormir avec des mots, des parlottes, des réunions qui ne servent à rien sauf à vous endormir.

Sur ces divagations, mon camembert, un jour sera peut être à la hauteur de ce qu’on lui demande. La fermeté avec le coulant, le caractère avec l’énergie. C’est à souhaiter.

Anne Kitline

dimanche 12 août 2012

Le parasite


Le parasite se nourrit, s'abrite ou se reproduit en établissant une interaction durable avec son hôte.
Pourquoi je vais parler du parasite ? Je pense que je maîtrise le sujet ! Je connais certains parasites âgés de plus de seize ans, et même  dix-huit qui savent bien utiliser leur hôte.
Question nourriture et boissons, c’est le top ! Coca, nutella, swepps, petits princes, ça défile. L’ingurgitation commence au petit déj… et se termine à la nuit.
Bien sûr, il y a des coupures, mais vu le nombre de bouteilles, de pots, et de paquets dévalisés dans mon magasin d’alimentation préféré et la fuite de l’argent dans mon porte-monnaie, la consommation est en expansion.
Moi, si j’avale tout ça, je meurs mais pas eux, les parasites. Ils profitent, oui, mais restent présentables, pas de surpoids, pas encore… Pas de cholestérol, pas encore… Pas de diabète, pas encore…

Le parasite que je connais, se plante devant l’ordi dès le lever – vers onze heures du mat - joue, regarde des films, se remplit le cerveau d’inepties et l’estomac de cochonneries. Et il aime ça ! Impossible de le faire changer d’optique et même de position, il est P.P.P. position parallèle au plafond  – soit couché, c’est plus relax, soit assis, avant d’être rassis.
Le parasite au réveil, se plante devant le frigo, porte ouverte, sans avoir conscience de ce qu’il va y trouver. Il attend que ses neurones se connectent et enfin, le miracle se produit, il trouve ce qu’il cherche. Merveille !

Mon parasite en question est greffé. Les écouteurs sur les oreilles, musique à fond et inaccessible aux paroles que je lui adresse. Déjà que je suis invisible pour lui, et maintenant, il ne veut plus m’écouter. Nouveau monde de la communication, je te hais !
Mon gentil parasite, car il est gentil, s’il boit ou mange dans son antre, laisse l’objet de sa consommation, une fois vide,  errer n’importe où. Et il avale, mon parasite, faut pas lui en promettre !
Son garde-manger occupe le dessous de son lit. Il faut juste tendre la main, sans effort, pour saisir la « bouffe » ou le coca.
C’est vrai que depuis tout jeune, le parasite entend parler d’économie d’énergie. Chez lui, c’es naturel, inné, il économise SON énergie mais pas celle de son hôte qui lui, doit redoubler d’énergie.


Question abris, no problems, il a un toit, bien au chaud l’hiver, nourrit, blanchit… et un toit gratuit, pas de loyer, pas de remboursement de dettes car il n’a pas d’argent mon parasite. En a-t-il besoin ? Non, tout est fourni, gratos, le gîte et le couvert. Quel veinard ! Il a tout compris, l’énergumène !
Son nid douillet sent souvent la bergerie. C’est quand même bizarre que le linge sale ne se déplace pas tout seul pour entrer dans la corbeille à linge.
Posé, jeté à terre, son linge gît, inerte et odorant jusqu’à ce que l’hôte s’en charge.
Hormis le gîte et le couvert, mon parasite se lave. Quoique, j’en suis pas si sûre, il se met sous l’eau de la douche, une bonne demi-heure et dommage pour les suivants qui se laveront à l’eau froide. S’en fiche le parasite, son eau à lui était chaude…

Question reproduction, on n’en est pas encore là, enfin, j’espère ! Mais sans qu’il ait besoin de copuler, mon parasite a été cloné, certains de mes amis ont les mêmes à la maison.
Ce genre de parasite a une peur bleu des corvées, faut pas lui en parler. Les seuls mots de serpillières, balai, éponge et chiffon le font fuir et si tu le mets sur la ligne de départ, un balai dans les mains en lui indiquant comment il doit faire, t’as pas intérêt à vérifier derrière, ou alors, fais le toi-même, quelques fois, c’est plus rapide et moins énervant !

Bref, je sais que tu en connais aussi, toi qui me lis, des parasites identiques, ils sont repérables, surtout devant les portes des établissements scolaires, amorphes, lymphatiques, le regard vague, avachis. Ça, c’est le matin, car le soir, le parasite a la pêche, il peut résister jusqu’à deux, trois heures du matin en s’étonnant que toi, tu ne sois pas aussi réveillée que lui.
Mais moi, je suis levée depuis sept heures du matin, alors, le soir… je tiens pas la route. 
- Mais certains sont en admiration devant des parasites, je veux parler des orchidées, fleurs parasites par excellence !

Anne Kitline

mercredi 1 août 2012

La plage

J'habite à deux cents mètres de la plage, plage familiale s'il en faut. Chaque été, les mêmes têtes d'adultes vieillissantes et les enfants ou petits enfants qui grandissent. On se connaît, on se reconnaît, on se retrouve. La routine ? non !
Début juillet, les peaux blanches arrivent, elles sont blanches seulement le premier jour, le second, c'est rouge, peaux rouges, homard bien cuit sur toutes les coutures. Les habitués sont déjà couleur pain d'épice ou même plus foncés, c'est selon.
Quinze heures trente, seize heures, il fait chaud,  c'est le départ, sac prêt avec serviettes, en route pour le bain. Tu poses le bardas, chaise et sac, tu retire tes habits, sauf le maillot, on est pas naturiste, et direction l'eau.
Brrrrr... Elle est gelée cette flotte, pire que gelée, ça te glace les doigts de pied. Tu oses un orteil, un pied, puis la cheville et d'un coup, un gamin t'éclabousse. Il n'a pas froid le gosse et il joue, alors, toi, sur son passage, il ne te voit pas; Tu viens de pousser un cri, presque un hurlement :
- C'est froid !
Et là, ton petit fils arrive et ne trouve rien de mieux que de te balancer une autre giclée en rigolant à tes dépens. 
Ma vengeance sera terrible ! Mouillée pour mouillée, je fonce vers lui. La vache, il est plus rapide que moi, et j'en prends plein la figure. Bouhou... Je ne vois plus rien ! Le petit monstre s'en fiche et remet ça de plus belle.

Au bout d'une bonne heure de jeux aquatiques, épuisée, je retrouve mes amis de plage planqués sous les parasols, trois ou quatre parasols plantés les uns à côté des autres, en cercle. En fait, quand je dis -sous les parasols -, c'est faux, je devrais dire : installés autour des parasols. 
- A quoi servent les parasols ?
Ça sert à garder au frais, à l'ombre, les sacs de plage de nous tous, au cas où les serviettes qui sont dedans auraient trop chaud. 
- Tu ris, ce n'est pas une blague, mais c'est marrant à voir.
Sur la plage, on nous repaire vite, des parasol bleus, rouges, et personne dessous, voilà, c'est nous ! Consciencieusement, on fait de l'ombre, mais pour qui ? Si tu as trop chaud, on t'invite, y'a de la place au frais chez nous !

Ce que j'aime dans tout ça, c'est que je ne fais plus rien, sauf allonger mes guiboles sur le sable et écouter les copains refaire le monde. On a tout le temps pour ça et les idées fusent. Ça sert à rien, je sais, mais ça occupe les après midi et à six heures, dix huit heures, retour au bercail. Et c'est reparti, douche, linge, repas, vaisselle... Petit tour du soir, une bonne heure de marche et toujours le même chemin, s'il vous plaît, faut pas changer, hein. Routine, routine, quand tu nous tiens... tu nous tiens bien, je t'assure. 
Ouvre moi la porte, toi qui a le clé... Moi, je l'ai perdue depuis longtemps, la clé. J'ai beau cherché, introuvable, cette foutue clé. Où quelle est ? L'été va passer, comme chaque été, plage, plage ! Viens, je t'invite !

Anne Kitline

Le réveil


Six heures et quart, le jour se lève. Si seulement y’avait que le jour, mais le mari aussi se lève et « plim…plam… les casseroles se cognent, la vaisselle couine, le micro-onde sonne ; même pas besoin de réveil, pour bibi, il est gratuit et régulier, du lundi au samedi et jusqu’à dimanche, sept jours sur sept, trois cent soixante cinq jours par an et plus si bissextile.
Tu penses que ça me met en rogne, même pas, depuis le temps que ça dure ! Et en plus, je me lève tous les jours du pied gauche alors, la bonne humeur, ça me connaît.

Je ne t’ai pas dit, sa grand-mère, c’était pire que tout. Tu dors tranquille et voilà la vieille qui passe et repasse (pas le linge), mais avec ses talons et dès potron-minet, c’est mieux pour sortir les gens de leur sommeil.
-         Buongiorno, hai dormito bene ?
Hypocrite va ! Tu voulais me faire lever, c’est réussi ! Que j’aurais aimé lui répondre ça à cette toupie.
C’est fou ce qu’on s’aimait elle et moi, un prêté pour un rendu, ça m’aurait plu, œil pour œil, dent pour dent, mais la pauvre vieille n’en avait plus de dents.

Et puis, vient la mère. Ah, sa mère, parlons-en. Tout aussi bruyante et elle aussi, à six heures du mat… comme le fils. Au nom de la mère et du fils et du Saint « bruit-bruit ». Dormir dans cette famille, tu peux pas. Même avec des bouchons de cire dans les oreilles. Le bruit passe les murs, transperce, atteint ton tympan, tu sursaute, te retourne, mais ce bruit te poursuit encore et encore. Pas possible, ils ont une batterie de cuisine immense dans cette famille, ils ont tout sorti pour me faire quitter de mon lit ! Non, je persiste, je ne me lèverai pas, c’est pas l’heure, sacré nom d’une pipe. Si ça continue, je vais leur casser leur pipe à ces fauteurs de bruit.

Tu veux partir en vacances, louer une maison à plusieurs, tu peux pas, là non plus, car Pépère va se lever aux aurores et casser les pieds à tout le monde en effectuant son petit dèj… Tu participes que tu le veuille ou non ou alors, tu loues un château fort avec des murs de deux mètres d’épaisseur. Là, peut être tu seras tranquille. Quoique, j’en suis pas sûre !

Je parle de déjeuner, et pour l’instant, seulement du petit dèj… Mais à partir de neuf heures, Monsieur se met aux fourneaux et « re-plim… re-plam… les casseroles, les verres, les bouteilles, les tiroirs, je t’ouvre, je te ferme. Même avec la porte de la cuisine fermée, les sons te poursuivent, ne te lâchent pas. Tu aimes ? Mais, si, tu aimes ! Non, t’aimes pas, tant pis, fais avec.
Tu veux faire la « grasse mat… », impossible, si les casseroles ne t’ont pas ouvert les yeux, il est capable de prendre la corne de brume du bateau et t’en jouer quelques sonorités  avec un air plus que réjouit de t’avoir enfin fait bouger.

La tête dans le brouillard, tu émerges à peine, tu viens préparer ton chocolat du matin avec tartines et confitures et te narines t’indiquent que c’est pas le moment, que c’est pas dans la cuisine que tu vas déjeuner, tu dois t’expatrier dans le séjour ou… Ton chocolat aura un goût de « tchoutchouka, de cassoulet, de coq au vin, de sardines grillées. Impossible d’avaler une bouchée de ta tartine sauf si t’as les narines complètement bouchées.

Je pardonne pas ça, mais heureusement pour lui, sa cuisine est délicieuse ; Mais ne pourrait-il la faire plus tard et avec moins de bruit. Je sais, c’est trop lui demander et en plus, si j’en parle, il se fiche de moi ou me répond :
-         Puisque c’est comme ça, je ne fais plus à manger, débrouille toi !
-         « Nardine amok ! ». 

Anne Kitline